25/04/2008
Deux soeurs pour un Roi
Deux sœurs pour un Roi
("The other Boleyn girl)
De Justin Chadwick
Avec Nathalie Portman et Scarlett Johanson
Sans être féru d'Histoire, il est possible d'avoir entendu parler d'Ann Boleyn, seconde épouse d'Henri VIII (en tout il en a eu six !). Pour elle, il a rompu avec le Pape, et donc avec l'Eglise catholique et a fondé l'Eglise anglicane, car il avait peu de sympathies pour Luther et ses amis. Déçu qu'elle ne lui donne pas un fils qui pourrait hériter de la couronne (ce que fera sa troisième femme Jane Seymour, au prix de sa vie), l'accusant de le tromper, y compris avec son frère, il l'a fit décapiter. Elle avait alors 29 ans.
Celles et ceux qui ont vu la série "les Tudor" sur Canal + savent qu'Ann avait une sœur qui précéda Ann dans le lit du Roi.
La série télévisée affirme même que Mary (l'autre fille Boleyn) a été auparavant la maîtresse de François 1er...On la voit même faire profiter Henry de caresses buccales qu'elle aurait apprise à la Cour du Roi de France.
Le fil montre Ann, belle jeune fille, envoyée en exil en France pour ne pas faire d'ombre à Mary, remarqué par le Roi.
La vérité historique m'oblige à dire qu'Ann a été envoyée en France par ses parents...à l'âge de 9 ans. Et qu'elle n'en avait que 13 quand elle est revenue. Même en l'imaginant précoce, il faut bien admettre que le cinéma a pris quelques libertés avec l'Histoire !
Ce film est le face à face de deux grandes actrices : la méchante brune, arriviste et intrigante, prête à tout : Ann / Nathalie, face à la douce et gentille blonde qui ne demande qu'à vivre en paix à la campagne, et qui n'arrive même pas à se venger de sa sœur, Mary / Scarlett.
Bien que j'adore Scarlett depuis "Lost in translation", il faut bien admettre qu'elle est dominée, comme tout le film, par la personnalité de Nathalie Portman.
Un film pour toutes celles et ceux qui aiment les films en costumes qui racontent la lutte pour le pouvoir, les relations entre l'Amour et l'Histoire. Sauf que l'Histoire y est un peu malmenée.
08:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, histoire
18/04/2008
MR 73
MR 73
D'Olivier Marchal
Avec Daniel Auteuil
Un MR, c'est un "Manhurin", fabriqué par la célèbre manufacture d'armes de Saint-Etienne qui équipe la police française.
Olivier Marchal est un ancien officier de police, et il affirme s'inspirer que ce qu'il a vécu, pour faire ses films. Cela fait froid dans le dos. "36 quai des orfèvres", avec Daniel Auteuil, déjà, et Gérard Depardieu, avait rencontré un succès mérité en racontant les mauvaises relations entre policiers et entre services, sur fond de concurrence acharnée.
Celui-ci est encore plus noir, sur le fond et dans la forme. Je n'ai jamais remarqué qu'il pouvait tant pleuvoir à Marseille...
Daniel Auteuil nous fait sentir toute la détresse d'un flic intuitif devenu alcoolique.
Seule la naissance d'un bébé, à la fin, nous laisse l'espoir d'une renaissance, d'une victoire finale de la vie sur la mort.
Le débat sur la sortie de prison des criminels ayant purgé leur peine est d'actualité. Nul doute qu'Olivier Marchal ne soit satisfait de la proposition visant à les placer dans des "centres de sûreté" : la sécurité y gagne ce que perd la justice.
07:58 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film
13/04/2008
les Tudor
Les Tudor
Série sur Canal +
Le titre est un peu abusif. Je ne sais pas s'il y aura une suite, si nous aurons droit à toutes les femmes d'Henri VIII, puis aux règnes de ses filles Marie (Tudor) et Elizabeth "la Reine vierge", mais en fait de "Tudor", les dix épisodes se déroulent avant le mariage du Roi avec Ann Boleyn. Tout comme le film "Deux sœurs pour un Roi", que j'ai bien l'intention d'aller voir.
Je ne suis pas du tout spécialiste de cette période de l'Histoire, mais j'ai trouvé intéressant le jeu des alliances changeantes entre l'hyper puissance, incarnée par Charles Quint (à l'époque où il faisait sa "joyeuse entrée" à Aire-sur-la-Lys !) et les deux puissances moyennes : la France de François 1er (avec l'épisode du "camp du drap d'or") et l'Angleterre d'Henri VIII, les petites filles servant de gages de bonne volonté dans le cadre de futurs mariages. Sans oublier, dans ces luttes de pouvoirs, le Pape, qui tente d'imposer son pouvoir spirituel sur les pouvoirs temporels royaux, en brandissant la menace de l'excommunication.
Si les Rois (ou l'Empereur) tiennent leur pouvoir de Dieu, ils n'ont plus besoin du Pape.
J'ai trouvé intéressant l'évocation de la montée du protestantisme, et la façon dont le Roi va prendre dans ce courant de pensée ce qui peut lui servir, et seulement cela (la liberté vis à vis du Pape). Le roman "Dissolution", sur lequel j'avais fait une note, racontait comment la dissolution des couvents catholiques avait été l'occasion d'enrichissement pour les proches du Roi...au nom de la lutte contre l'obscurantisme.
En résumé, c'est du beau cinéma en costumes, comme je l'aime, j'y ai pris du plaisir et je vous conseille cette série, si elle repasse sur Canal, ou si elle sort en DVD.
Avertissement : l'anatomie d'Ann Boleyn n'est dévoilée qu'au dixième et, pour l'instant, dernier, épisode.
08:28 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télé, histoire
11/04/2008
il y a longtemps que je t'aime
Il y a longtemps que je t'aime
De Philippe Claudel
Avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein
Philippe Claudel est connu comme écrivain : "Le rapport de Brodeck", "Les âmes grises" (dont un film a été tiré), "Petite fabrique des rêves et des réalités", etc. Dans son premier film, il raconte l'histoire de deux sœurs qui se retrouvent après 15 ans de séparation forcée (l'aînée était en prison).
Le film montre bien la difficulté de la rédemption et de la réinsertion à la sortie de la prison, la méfiance, parfois la méchanceté, des autres.
Il nous rappelle qu'il faut être prudent(e)s dans ses jugements.
A la fin du film (que je ne vais pas vous raconter, que je trouve totalement invraisemblable, mais qui m'a fait pleurer toutes les larmes de mon corps, malgré son invraisemblance) la criminelle explique son mutisme : "expliquer, c'est déjà excuser, et rien ne peut excuser la mort d'un enfant".
08:18 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
04/04/2008
Paris
PARIS
De Cédric Klapisch
Avec Juliette Binoche, Karine Viard, Romain Duris, Fabrice Luchini
Klapisch fait du Lelouch : des hommes et des femmes vivent, parfois meurent, se croisent, parfois se rencontrent. Quelques un(e)s vont même jusqu'à s'aimer.
Paris sert de toile de fond, avec une sortie jusqu'à Rungis.
Les actrices et les acteurs sont bien dans leurs rôles. Karine Viard désopilante en commerçante raciste. Luchini est égal à lui même, en prof tombant amoureux d'une de ses élèves.
Ca dure deux heures dix pour nous dire qu'il faut profiter de la vie.
Telle est bien notre intention.
Petite précision : pour aller du cimetière du "Père Lachaise" à Montrouge, il est totalement inutile de passer par la Bastille. Moi j'aurais choisi de passer par Nation, Félix Eboué, Tolbiac, et le périphérique s'il n'est pas bouché...
08:30 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma