24/08/2007
Dialogue avec mon jardinier
Dialogue avec mon jardinier
De Jean Becker
Avec Jean-Pierre Daroussin et Daniel Auteuil
Les films de Jean Becker sont toujours dans la même veine : bucolique et nostalgique.
Celui-ci est dans la même ligne : si vous avez aimé "les enfants du marais", vous aimerez cette histoire de deux amis d'enfance qui se retrouvent à la fin de la cinquantaine (pas besoin de commentaires, je sais que j'ai quelques raisons de me sentir concerné !) : l'un bourgeois, bohème (Daniel Auteuil), fils du pharmacien ayant renoncé à reprendre l'officine familiale pour faire les "Beaux Arts". Il vend assez bien ses toiles pour avoir un atelier à Paris et s'installer dans la maison familiale. Il est en crise, entre sa femme, qui veut divorcer, et sa maitresse qui a 20 ans de moins que lui, et qui regarde un peu ailleurs, sans parler de sa fille qui veut se marier avec un agent immobilier qui a 20 ans de plus qu'elle... Mais très rapidement il devient évident que Daniel Auteuil n'est qu'un faire valoir pour l'extraordinaire, l'époustouflant Jean-Pierre Daroussin qui joue le rôle du "prolo", tout juste retraité de la SNCF (et oui, si j'y étais resté, je serais aujourd'hui retraité...mais je ne regrette rien !) passionné par le jardinage, marié avec une immigrée qu'il aime et qu'il respecte infiniment.
Cette amitié entre deux hommes n'a rien de macho, "entre mecs", et l'humour y est tout en finesse et allusions. On rit souvent dans la salle. D'un rire intelligent.
Je ne vous raconte pas la fin. Elle est à l'image de toute l'histoire : un beau morceau d'humanité.
Un film pour ceux qui aiment la tendresse.
09:30 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)
22/07/2007
Persépolis
Persépolis
De Marjane Satrapi
Que je vous dise d'entrée : c'est un des meilleurs films que j'ai vu ces derniers mois et si vous avez l'occasion d'aller le voir, ne la manquez pas.
Pourtant ce n'est pas évident, ce dessin animé quasiment toujours en noir et blanc, sans effets spéciaux.
Ce n'est pas un dessin animé, "pour adultes", genre "Tarzoon", mais pas pour les enfants non plus, cette histoire d'une petite fille devenue adolescente, puis jeune femme, en Iran, sous la dictature du Shah, vivant avec sa famille les espoirs nés de la chute de celui-ci, puis sous la dictature islamiste, en passant par la guerre Iran/ Irak (un million de morts), et l'exil en Europe ("la liberté a un prix"), avec la découverte du racisme et de l'indifférence.
C'est drôle (impossible de ne pas rire à certains moments), c'est émouvant (difficile de ne pas pleurer à d'autres), jamais ennuyeux malgré l'austérité des dessins, mais avec les voix de Catherine Deneuve, de sa fille Chiara Mastroianni, et surtout la voix de Danielle Darrieux pour la grand-mère qui montre en chaque occasion le chemin de la dignité.
Ce film étant tiré d'une Bande Dessinée, je vais illico la commander à mon libraire préféré, probablement en offrir quelques exemplaires, en attendant le DVD.
Encore un film qu'il faudrait passer à l'AREA, pour les lycéens, et pour les autres, en organisant des débats avec des professeurs d'Histoire.
09:40 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (6)
15/07/2007
Raison d'Etat
Raison d'Etat
(The good shepherd)
De Robert De Niro
Avec Robert De Niro, Matt Damon, Angelina Jolie
J'avais parlé de ce film, avant sa sortie en France, il y a quelques semaines déjà, quand je l'ai vu sous le titre "the good shepherd" (le bon berger) :
Amis de la vérité, bonjour !
Un monde de manipulations, de mensonges, d'"intox", de trahisons, ce n'est pas Aire-sur-la-Lys mais le monde du contre espionnage, et plus précisément de l'OSS (organisation connue en France par son agent 117 - à ne pas confondre avec SAS), devenue la CIA.
Le film se passe pendant et après la guerre. Matt Damon joue, très bien, le rôle du brillant étudiant de Yale (un peu comme notre ENA) qui consacre sa vie à son métier d'agent de "renseignements", délaissant sa famille. Angelina Jolie est moins convaincante en épouse délaissée... Robert De Niro en chef de la CIA nous montre qu'il s'agit d'une sorte de mafia.
Un peu désespérant sur la nature humaine (mais non, tout le monde n'est pas comme ça !), un film qui, une fois de plus, prouve que les cinéastes américains n'hésitent pas à critiquer leur système et ses échecs.
Mais ce serait une curieuse idée de l'Histoire de croire que l'échec du débarquement de la Baie des cochons qui visait à renverser Castro n'est dû qu'à une fuite au sein de la CIA...
09:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (35)
08/07/2007
L'avocat de la terreur
L'avocat de la terreur
De Barbet Schroeder
Avec Jacques Vergès
"- Vous auriez même pu défendre Hitler ?
- Je pourrais même défendre Bush !
- A quelles conditions ?
- A condition qu'il plaide coupable !"
C'est une des meilleures répliques de ce film qui montre tout le talent, oratoire et d'acteur, et toutes les ambigüités, de cet avocat hors du commun.
Ce film est d'abord une leçon d'histoire récente, avec des "actualités" cinématographiques, entrecoupées d'entretiens avec des personnalités ayant joué un rôle, généralement important, dans des évènements impliquant Jacques Vergès : le Cambodge des Khmers rouges, la lutte du FLN pour l'indépendance de l'Algérie, la lutte palestinienne, avec les dérives de groupes européens se rattachant à cette cause, le franchissement de la frontière entre l'antisionisme et l'antisémitisme...et Vergès qui défend Klaus Barbie pour dénoncer les responsabilités françaises.
Vergès avocat de la "rupture" qui ne cherche jamais à séduire les juges mais les provoque, et médiatise les procès pour émouvoir directement l'opinion publique.
Vergès avocat des terroristes plus que de la terreur (un extrait du film montre Sartre justifiant l'utilisation de la violence comme moyen d'action politique) mais, en voyant ces terroristes transformés en paisibles retraité(e)s, je ne pouvais m'empêcher de penser à ces femmes, ces hommes, ces enfants, innocents de tout, tués, blessés, mutilés, pour avoir pris le mauvais train, s'être trouvés sur le mauvais trottoir, ou dans le mauvais café, au mauvais moment.
Un film à montrer à l'AREA aux lycéens airois et à faire suivre d'un débat avec leurs professeurs d'Histoire et de philosophie.
09:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (15)
22/06/2007
les chansons d'amour
Les chansons d'amour
De Christophe Honoré
Avec Louis Garel et Ludivine Sagnier
Ce n'est pas si souvent qu'un film est présenté en même temps à Cannes et dans toutes les salles.
C'est un film dont j'aimerais dire du bien, car il porte un message d'optimisme (après la mort, la vie et l'amour continuent) et pourtant...
Pourtant, les acteurs sont adorables, le réalisateur est un jeune qu'il faut encourager.
Pourtant je n'ai pas "accroché" bien longtemps.
Peut-être est-ce un problème de génération ?
J'aurais aimé croire à cette histoire touchante...au début.
J'ai bien compris que le jeune Ismaël avait des problèmes d'identités (identité religieuse, identité sexuelle) mais les ménages à trois et la bisexualité ne sont plus vraiment suffisants pour accrocher l'attention, et ça manque un peu d'actions.
Il ne suffit pas de chanter pour cesser d'être bavard !
09:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)