14/09/2007
La fille coupée en deux
La fille coupée en deux
De Claude Chabrol
Avec Ludivine Sagnier, Benoît Magimel et François Berléand
Comme souvent chez Chabrol, l'histoire, inspirée d'un fait divers réel, montre la bourgeoisie de province, qui n'a pas de problèmes de fins de mois, mais étouffe de son hypocrisie et de son égoïsme.
Ludivine Sagnier, loin de son rôle de "garce" dans "La piscine", joue, très bien, avec sensibilité, une jeune femme partagée, plutôt que "coupée", en deux, entre :
- un écrivain à succès, dont elle tombe amoureuse, malgré les 30 années qui les séparent, et qui élargit sa vision de la vie sexuelle. François Berléand est ambigu à souhait, mais je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ce que Philippe Noiret aurait pu faire avec un tel rôle, au même âge ;
- un "fils à papa" qui n'a que le mal de dépenser l'argent hérité de l'entreprise paternelle, insupportable "tête à claques" joué avec naturel par Benoît Magimel.
La "coupure" entre le plaisir et l'intérêt, entre le fantasme et le principe de (dure) réalité.
Les seconds rôles, à commencer par Matilda May, sont excellents.
09:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
07/09/2007
2 jours à Paris
Deux jours à Paris
De et avec Julie Delpy
Ce n'est pas toujours facile de vivre ensemble, même si ce n'est qu'à deux (j'y reviendrai dans la rubrique "livres"), surtout qu'il y a aussi, plus ou moins présent(e)s, la famille, les ami(e)s, les ex.
Au fil des blogs, je remarque que ce thème revient souvent.
C'est encore plus difficile quand la différence de "culture", au sens large, est importante.
Sans avoir jamais vécu avec une "étrangère", je me rends bien compte, dans ce merveilleux carrefour qu'est le Parlement européen, à quel point il est difficile de se comprendre, même si on baragouine un minimum de langue(s) commune(s).
Julie Delpy est une, encore, jeune actrice française qui fait carrière depuis quelques années aux USA. Elle connait donc bien les modes de penser, de manger, de parler, d'être et d'aimer des deux côtés de l'Atlantique.
Elle a donc imaginé l'histoire d'une Française, jouée par elle même, qui amène son "compagnon" américain, à Paris, pour deux jours.
Pour que le film soit drôle elle caricature un peu, à la fois l'Américain, la famille française, ses amis artistes parisiens et les chauffeurs de taxi (je ne prends quasiment jamais de taxi à Paris, mais il paraît qu'il n'y a pas besoin de "forcer le trait" pour qu'ils soient caricaturaux).
La caméra bouge trop, probablement pour donner une impression de "vécu en direct".
Au final : une tendre, et parfois amusante, leçon de tolérance.
11:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (3)
3 amis
3 amis
De Michel Boujenah
Avec Mathilde Seigner, Pascal Elbé, Kad Merad et Philippe Noiret
Trois amis d'enfance, avec des problèmes dans leurs vies. Ils craquent, chacun leur tour, et les deux autres arrivent en renfort avec tant de bonne volonté maladroite que le résultat est à l'opposé de l'effet espéré.
Les acteurs sont sympathiques, il y a des moments agréables, quelques gags, le film se laisse regarder sans déplaisir, mais à aucun moment je n'ai senti la "mayonnaise" en train de prendre.
Le moment, involontairement, le plus émouvant est l'apparition de Philippe Noiret, décédé depuis, manifestement shooté à la cortisone, à peine reconnaissable, sauf la voix, magique.
08:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)
31/08/2007
Tel père, telle fille
Tel père, telle fille
De Olivier de Plas
Avec Vincent Elbaz, Elodie Bouchez, Léa Drucker, Frédérique Bel
Il paraît que beaucoup de jeunes hommes d'aujourd'hui ont du mal à sortir de l'adolescence.
A moins que le phénomène ne soit pas si nouveau, puisque Brel chantait : "il nous fallut bien du talent pour être vieux sans être adultes...".
N'ayant pas connu cette vie là (au boulot à 19 ans !), je suppose qu'il est plus facile de glander en se rêvant une vie d'artiste, entre incrustes chez les copains/copines et petits joints, plutôt que d'être obligé de se lever pour aller bosser.
L'histoire du film est donc celle d'un adolescent attardé qui se découvre soudainement père d'une véritable adolescente à problèmes, qui lui sert de miroir, et se faisant l'aide à prendre conscience de la situation.
"Happy end" assurée !
Depuis "la vie rêvée des anges", j'ai un faible pour la petite Elodie Bouchez, je n'ai rien contre Vincent Elbaz, mais son jeu ne varie pas beaucoup tout le long du film, alors que la situation évolue, et Frédérique Bel prouve qu'elle vaut mieux que "la minute blonde" de Canal +.
Un film pour les trentenaires, même s'ils n'ont pas encore d'adolescents à la maison.
09:45 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
24/08/2007
Dialogue avec mon jardinier
Dialogue avec mon jardinier
De Jean Becker
Avec Jean-Pierre Daroussin et Daniel Auteuil
Les films de Jean Becker sont toujours dans la même veine : bucolique et nostalgique.
Celui-ci est dans la même ligne : si vous avez aimé "les enfants du marais", vous aimerez cette histoire de deux amis d'enfance qui se retrouvent à la fin de la cinquantaine (pas besoin de commentaires, je sais que j'ai quelques raisons de me sentir concerné !) : l'un bourgeois, bohème (Daniel Auteuil), fils du pharmacien ayant renoncé à reprendre l'officine familiale pour faire les "Beaux Arts". Il vend assez bien ses toiles pour avoir un atelier à Paris et s'installer dans la maison familiale. Il est en crise, entre sa femme, qui veut divorcer, et sa maitresse qui a 20 ans de moins que lui, et qui regarde un peu ailleurs, sans parler de sa fille qui veut se marier avec un agent immobilier qui a 20 ans de plus qu'elle... Mais très rapidement il devient évident que Daniel Auteuil n'est qu'un faire valoir pour l'extraordinaire, l'époustouflant Jean-Pierre Daroussin qui joue le rôle du "prolo", tout juste retraité de la SNCF (et oui, si j'y étais resté, je serais aujourd'hui retraité...mais je ne regrette rien !) passionné par le jardinage, marié avec une immigrée qu'il aime et qu'il respecte infiniment.
Cette amitié entre deux hommes n'a rien de macho, "entre mecs", et l'humour y est tout en finesse et allusions. On rit souvent dans la salle. D'un rire intelligent.
Je ne vous raconte pas la fin. Elle est à l'image de toute l'histoire : un beau morceau d'humanité.
Un film pour ceux qui aiment la tendresse.
09:30 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)