15/07/2007
Raison d'Etat
Raison d'Etat
(The good shepherd)
De Robert De Niro
Avec Robert De Niro, Matt Damon, Angelina Jolie
J'avais parlé de ce film, avant sa sortie en France, il y a quelques semaines déjà, quand je l'ai vu sous le titre "the good shepherd" (le bon berger) :
Amis de la vérité, bonjour !
Un monde de manipulations, de mensonges, d'"intox", de trahisons, ce n'est pas Aire-sur-la-Lys mais le monde du contre espionnage, et plus précisément de l'OSS (organisation connue en France par son agent 117 - à ne pas confondre avec SAS), devenue la CIA.
Le film se passe pendant et après la guerre. Matt Damon joue, très bien, le rôle du brillant étudiant de Yale (un peu comme notre ENA) qui consacre sa vie à son métier d'agent de "renseignements", délaissant sa famille. Angelina Jolie est moins convaincante en épouse délaissée... Robert De Niro en chef de la CIA nous montre qu'il s'agit d'une sorte de mafia.
Un peu désespérant sur la nature humaine (mais non, tout le monde n'est pas comme ça !), un film qui, une fois de plus, prouve que les cinéastes américains n'hésitent pas à critiquer leur système et ses échecs.
Mais ce serait une curieuse idée de l'Histoire de croire que l'échec du débarquement de la Baie des cochons qui visait à renverser Castro n'est dû qu'à une fuite au sein de la CIA...
09:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (35)
08/07/2007
L'avocat de la terreur
L'avocat de la terreur
De Barbet Schroeder
Avec Jacques Vergès
"- Vous auriez même pu défendre Hitler ?
- Je pourrais même défendre Bush !
- A quelles conditions ?
- A condition qu'il plaide coupable !"
C'est une des meilleures répliques de ce film qui montre tout le talent, oratoire et d'acteur, et toutes les ambigüités, de cet avocat hors du commun.
Ce film est d'abord une leçon d'histoire récente, avec des "actualités" cinématographiques, entrecoupées d'entretiens avec des personnalités ayant joué un rôle, généralement important, dans des évènements impliquant Jacques Vergès : le Cambodge des Khmers rouges, la lutte du FLN pour l'indépendance de l'Algérie, la lutte palestinienne, avec les dérives de groupes européens se rattachant à cette cause, le franchissement de la frontière entre l'antisionisme et l'antisémitisme...et Vergès qui défend Klaus Barbie pour dénoncer les responsabilités françaises.
Vergès avocat de la "rupture" qui ne cherche jamais à séduire les juges mais les provoque, et médiatise les procès pour émouvoir directement l'opinion publique.
Vergès avocat des terroristes plus que de la terreur (un extrait du film montre Sartre justifiant l'utilisation de la violence comme moyen d'action politique) mais, en voyant ces terroristes transformés en paisibles retraité(e)s, je ne pouvais m'empêcher de penser à ces femmes, ces hommes, ces enfants, innocents de tout, tués, blessés, mutilés, pour avoir pris le mauvais train, s'être trouvés sur le mauvais trottoir, ou dans le mauvais café, au mauvais moment.
Un film à montrer à l'AREA aux lycéens airois et à faire suivre d'un débat avec leurs professeurs d'Histoire et de philosophie.
09:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (15)
22/06/2007
les chansons d'amour
Les chansons d'amour
De Christophe Honoré
Avec Louis Garel et Ludivine Sagnier
Ce n'est pas si souvent qu'un film est présenté en même temps à Cannes et dans toutes les salles.
C'est un film dont j'aimerais dire du bien, car il porte un message d'optimisme (après la mort, la vie et l'amour continuent) et pourtant...
Pourtant, les acteurs sont adorables, le réalisateur est un jeune qu'il faut encourager.
Pourtant je n'ai pas "accroché" bien longtemps.
Peut-être est-ce un problème de génération ?
J'aurais aimé croire à cette histoire touchante...au début.
J'ai bien compris que le jeune Ismaël avait des problèmes d'identités (identité religieuse, identité sexuelle) mais les ménages à trois et la bisexualité ne sont plus vraiment suffisants pour accrocher l'attention, et ça manque un peu d'actions.
Il ne suffit pas de chanter pour cesser d'être bavard !
09:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
10/06/2007
Les fantômes de Goya
Les fantômes de Goya
De Milos Forman
Avec Javier Bardem et Nathalie Portman
L'action se passe à la fin du XVIIIe siècle (révolution française puis invasion de l'Espagne par les troupes de Napoléon) et pourtant le film est d'actualité, en France, car il montre bien que sans contre pouvoir tout pouvoir est abusif, que cela soit le pouvoir de la "Sainte" inquisition, le pouvoir politique ou même le pouvoir judiciaire.
Milos Forman n'aime pas la Révolution française, cela se voit un peu trop. Il n'aime pas plus Napoléon, moi non plus, mais tout cela est trop caricatural, trop américain, et pourtant, j'aime bien les films de Milos Forman...
Javier Bardem est parfait en Inquisiteur partisan du recours à la torture, puis procureur tout aussi fanatique pour faire condamner les ecclésiastiques dont il a été.
Nathalie Portman est très belle en modèle de Goya, moins convaincante (trop grimée ?) à sa sortie de prison.
Michaël Londsale est, comme toujours, excellent. Il campe un chef de l'Inquisition sans cruauté, mais par nécessité politique...
Stefan Skärgard nous fait aimer Goya, son univers et sa peinture qui prouve qu'il est possible de faire de beaux tableaux sans que les modèles le soient, qu'il est possible d'être un peintre de cour sans tomber dans la flatterie. Prudent tout de même il a peint ses tableaux dénonçant les armées napoléoniennes longtemps après leur départ...(le film ne le dit pas).
Malheureusement le message central (la dénonciation du pouvoir absolu) perd un peu de sa force par manque de crédibilité de l'ensemble.
10:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
08/06/2007
Le vilain Américain
Le vilain Américain
(The ugly american)
Avec Marlon Brando
Un DVD qui sort de l'ordinaire : un film de 1963 d'une actualité absolue.
Marlon Brando y joue le rôle d'un ambassadeur américain nommé dans un pays asiatique imaginaire (ce pays ressemble à la Thaïlande, mais politiquement il fait penser à la Corée et au Vietnam). Avant d'être ambassadeur, il a connu le chef de l'opposition pendant la guerre, il est bien disposé, soucieux de la culture du pays, mais il est prisonnier de ses schémas de pensées américains et, trop sur de lui, il multiplie les erreurs de jugement.
Impossible de ne pas penser à l'Irak...sauf que W Bush n'est pas Marlon Brando.
La guerre contre le terrorisme a remplacé la guerre contre le communisme...
Impossible de ne pas penser à tous ces Américains qui ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas aimés dans le monde.
J. F. Kennedy avait fait envoyer copie de ce film à tous les membres du Congrès américain pour qu'ils réfléchissent à la politique étrangère américaine.
Ils auraient du y réfléchir davantage, car c'était avant la guerre du Vietnam !
Si vous trouvez à le louer...
09:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)