07/03/2008
Bienvenue chez les Ch'tis
Bienvenue chez les Ch'tis
De et avec Dany Boon
Et Kad Merad et Zoé Felix
Quand tout le monde dit du bien d'un film, qu'il a un vrai succès populaire, on a peur d'être un peu déçu, que ça ne soit pas à la hauteur de l'attente.
On m'avait dit que les salles étaient pleines. J'étais donc arrivé bien à l'heure : heureusement ! On m'avait dit que le public applaudissait à la fin de la projection, ce qui arrive rarement : cela a été le cas.
Tout le monde a retenu l'affirmation selon laquelle on "brait" deux fois : une fois en arrivant, une fois en partant. J'ai pleuré une bonne moitié du film : généralement de rire, mais également, de temps à autre, d'émotion.
Tous les clichés sur le Nord-Pas-de-Calais, négatifs et positifs, sont passés en revue.
Le principe de la caricature, effet comique assuré, consiste, c'est bien connu, à "forcer le trait" : c'est donc un film caricatural qui se moque des caricatures.
Petites remarques sur les détails :
a) J'ai lu dans La Voix du Nord qu'à Bergues, on se considère comme Flamands, et pas Ch'tis ;
b) Je ne savais pas qu'il y avait eu des cités minières autour de Dunkerque ???
c) Je ne doute pas que des Nordistes puissent être supporters des "sang et or", mais ça ne doit pas faire plaisir aux "Dogues" lillois ;
d) C'est vrai qu'il peut faire beau en avril. Je me souviens que c'était le cas en avril de l'année dernière. Mais si nous faisons croire que l'on mange dehors tous les jours, en bras de chemise, en avril, nous allons faire des déçu(e)s...
e) Curieusement, dans ce film, aucun(e) des Provençaux n'a le moindre accent provençal, pourtant au moins aussi difficile à comprendre que l'accent chti ! Pour éviter la confrontation des incompréhensions ?
e) Tout le monde est très accueillant dans le Nord-Pas-de-Calais (caricature positive) : j'ai une amie qui a passé son enfance à Marignane. Puis son père a été muté à Armentières, la ville de Dany Boon (Armentières : "On est pauvres, mais on est fiers"). Vingt ans après, elle se souvient encore des moqueries dont l'abreuvaient ses petites camarades de classe à cause de son accent "du midi". Comme disait Jean de la Fontaine : "Cet âge est sans pitié !"
08:41 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (5)
29/02/2008
Dans la vallée d'Elath
Dans la vallée d'Elath
De Paul Haggis
Avec Tommy Lee Jones et Charlize Theron
Un ancien sergent de l'armée américaine (superbement joué par Tommy Lee Jones, fort justement nommé pour les "Oscars" pour ce rôle) part à la recherche de son fils, militaire lui aussi, disparu à son retour d'Irak.
Aidé par une policière locale, passionnée par son métier (Charlize Theron), il mène une véritable enquête policière pour connaître la vérité.
Avec, au bout du chemin, cette constatation affligeante : dans des situations de guerre, comme en Irak, les hommes sont capables du pire, et ils rentrent à la maison parfois blessés dans leur corps, toujours meurtris dans leur âme.
Le moins que l'on puisse dire est que ce film n'est pas à la gloire de l'armée américaine, et encore moins de sa présence en Irak.
A la fin du film, ce patriote, et homme d'ordre, monte à l'envers le drapeau américain, ce qui, dans le langage maritime, est un signal de détresse.
La vallée d'Elath est, dans la Bible, l'endroit où le géant Goliath a été vaincu...
08:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
22/02/2008
Cortex
Cortex
De Nicolas Boukhrief
Avec André Dussolier, Marthe Keller, Julien Boisselier
La maladie d'Alzheimer est, malheureusement, devenu un phénomène de société. Pas étonnant donc qu'un film porte, plus ou moins directement, sur le sujet.
André Dussolier, qui a perdu 20 kg pour le rôle, joue, de façon prodigieuse, un policier à la retraite, atteint par cette maladie, et placé dans une "résidence".
Des morts surviennent, ce qui n'est pas totalement surprenant dans un établissement de ce genre.
Morts normales, réellement suspectes, ou délire paranoïaque d'un "flic" qui ne veut pas "décrocher" ? Quels sont les indices ? Quels seraient les mobiles ?
Le film est une enquête policière, difficile à mener avec ce handicap qui frappe la mémoire.
C'est également un portrait touchant d'êtres humains désorientés.
A noter...pour ne pas oublier !
08:15 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (3)
15/02/2008
Si c'était lui
Si c'était lui
D'Anne-Marie Etienne
Avec Carole Bouquet, Marc Lavoine, Florence Foresti
Dans les contes les princes peuvent épouser des bergères et les crapauds se transformer en princes charmants sous l'effet d'un baiser.
Dans la réalité, les frontières entre les classes sociales sont plus étanches que cela.
Carole Bouquet, joue, à la perfection, le rôle d'une bourgeoise progressiste qui n'est pas insensible à la misère. Elle y est même poussée par son adolescent, et idéaliste, de fils.
Puisque c'est un conte de fée, il va donc se passer quelque chose entre elle et son voisin occasionnel, squatteur et sans le sou.
Celles et ceux qui connaissent le combat de Carole Bouquet en faveur des sans logis, ne seront pas surpris de la voir, dans le film, recevoir chez elle une réunion de l'association "Droit au logement" (DAL).
Un film plaisant, souvent drôle, avec de bons acteurs, Carole Bouquet rayonnante, et qui fait réfléchir sur les inégalités sociales, en prouvant qu'il est possible de réfléchir avec le sourire.
08:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
09/02/2008
Lust, caution (attention : désir !)
Lust, Caution
(Attention : Désir !)
De Ang Lee
Avec Tony Leung, Chiu Wai et Joan Chen
Lion d'or à Venise
Le Taïwanais, maintenant installé aux Etats-Unis, Ang Lee a voulu faire un film politique sur une période douloureuse pour la Chine : l'occupation d'une partie de son territoire par l'armée japonaise, pendant la guerre.
Un groupe d'étudiant(e)s en art dramatique veut résister à l'occupant japonais en assassinant un collaborateur chinois important : le responsable du contre espionnage.
La plus belle des actrices se voit confier le rôle le plus difficile : séduire l'homme à abattre.
Pour y parvenir, elle doit sacrifier un élément précieux pour toutes les femmes, jusqu'à une époque récente : sa virginité.
Elle semble devenir assez vite experte dans les joutes amoureuses.
Mais, et c'est le but de la démonstration d'Ang Lee, il est difficile d'impliquer son corps à ce point sans répercussions émotionnelles.
A moins d'être complètement schizophrène, il est impossible de faire toujours totalement semblant. Même pour une étudiante en art dramatique. D'où le titre. Si des anglophones trouvent ma traduction erronée, merci de le faire savoir.
A quel moment commence la complicité avec l'ennemi que l'on veut séduire pour le combattre ? Le thème avait été traité l'année dernière dans "Black book".
Le film a obtenu un énorme succès à Taiwan. Un grand succès également en Chine où il a été amputé des 10 minutes de scènes de nu(e)s et de relations sexuelles, "soft" mais belles. Ce qui, selon Ang Lee, prouve "les liens entre le sexe et la politique".
Le film dure 2 heures 37. Le rythme n'est pas trépidant.
07:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)