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04/08/2007

Hélicos, histoires authentiques

Hélicos

 

Histoires authentiques

 

 

Fréderic Lert

 

 

Editions : "altipresse"

 

 

 

Je ne suis jamais monté dans un hélicoptère, même au sol, je ne sais pas si cela m'arrivera un jour, mais en cette saison d'évasion, j'ai pris plaisir à lire ce livre qui raconte, de façon vivante, y compris souvent avec le "suspens", des aventures réelles dont un ou des hélicoptères ont été les vedettes.

 

 

La première histoire commence le 8 décembre 1941, le jour de l'attaque japonaise sur Pearl-Harbour, quand une étrange machine, ressemblant à un "batteur à œuf" géant prouve qu'il est possible de décoller verticalement.

 

Dès 1944 un exemplaire de cette machine volante réussira la première opération de secours, pour récupérer, en Birmanie,  les occupants, blessés,  d'un avion tombé derrière les lignes japonaises.

 

L'exemple sera suivi et la France utilise des hélicoptères pour les évacuations sanitaires pendant la guerre d'Indochine, sous l'impulsion d'une femme hors du commun, Valérie Andrée, capitaine de l'armée, chirurgien, parachutiste, qui apprend à piloter les hélicoptères dans ses moments d'accalmie. 12.000 blessés seront ainsi évacués.

 

Les Américains utiliseront abondamment les hélicoptères pendant leur guerre du Vietnam (cf. le film "Apocalypse Now") mais aussi pour les opérations de secours, telle celle qui a consisté à récupérer, au nez et à la barbe de l'ennemi, une "mère supérieure" de plus d'un quintal, à l'étroit dans la cabine de pilotage, ou un blessé se débattant au point de se saisir, temporairement, du "manche" de pilotage de l'appareil.

 

C'est également un hélicoptère qui ira récupérer, en territoire ennemi,  malgré les erreurs de la chaîne de commandement, le pilote  d'un F117 américain abattu par un missile serbe.

 

 

Tous les sauvetages ne sont pas militaires, à l'exemple des secours portés, par les services civils et militaires,  en septembre 2002,  aux sinistrés du Gard et de l'Hérault, piégés par les inondations, (1.300 habitants évacués par une vingtaine d'hélicoptères).

 

Beaucoup plus au Nord, 104 des 138 personnes sauvées lors du naufrage du ferry "Estonia", entre Tallin et Stockholm, la plus grande catastrophe maritime depuis le Titanic, l'ont été par des hélicoptères à bord desquels des plongeurs avaient embarqué.

 

 

Et puis, comme dans tous les domaines, il y a la volonté de se surpasser : par exemple un atterrissage, bien évidemment en hélicoptère, sur le "toit du monde", l'Everest, à 8.850 mètres au dessus du niveau de la mer, avec des vents violents transformant l'engin volant en fétu de paille, avec le risque d'extinction de la turbine, en raison de la raréfaction de l'air, pour prouver aux potentiels clients indiens que les engins français peuvent travailler au delà de 6.000 mètres d'altitude.

 

 

Les échecs ne sont pas oubliés non plus, afin de ne pas donner un tableau trop idyllique de l'engin : certains sont anecdotiques, comme cette tentative, avortée, de traversée de l'Atlantique,  sans poser les "patins", sur les traces de Lindbergh, ou cet hélicoptère qui s'écrase (heureusement sans dommage pour le pilote) en voulant remettre dans le droit chemin un chameau parti vagabonder en emmenant sur son dos un matériel de transmission essentiel dans le désert tchadien.

 

Echec militaire aussi quand les hélicoptères deviennent vulnérables face aux avions, plus rapides qu'eux, qui les obligent à voler le plus près du sol (maximum 15 mètres, "au delà, c'est le monde des avions"), les mettant à la merci des missiles sol/air, et surtout, pour terminer,  le terrible fiasco de l'opération "Eagle claw" (les "serres de l'aigle") destinée à sauver les otages américains en Iran. Opération dont l'échec permettra à Ronald Reagan de devenir Président des USA en battant le Président sortant,  démocrate,  Jimmy Carter. Tout ça parce que les pilotes des hélicoptères n'avaient pas été correctement préparés (pour cause de "secret défense") aux conditions rencontrées dans le désert iranien.

 

Au total un livre d'évasion qui vaut bien des romans...

 

 

09:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

03/08/2007

La femme du Ve

La femme du Ve

 

 

Douglas Kennedy

 

 

Editions de Noyelles

 

 

 

La "femme du Ve" est une femme mystérieuse, rencontrée dans le Ve arrondissement de Paris, dans un appartement luxueux de la place du Panthéon.

 

Attirante et sensuelle, affirmant : "après 50 ans toutes les femmes pensent la même chose : "c'est foutu !", et prouvant le contraire...

 

 

Cette femme énigmatique rencontre le "héros", Harry, parti des USA pour fuir un cauchemar : sa femme l'a quitté, sa fille ne lui parle plus, l'étudiante avec qui il a eu une relation coupable s'est suicidée...

 

"A la base de la culture américaine, il y a une conviction profonde : qui dit transgression dit punition." Alors que "la méthode française c'est de compartimenter, d'accepter la logique cartésienne de deux univers distincts dans une seule vie. De ne pas nier la tension contradictoire entre le sens des responsabilités familiales et l'illusion de la liberté" car "comment résisterions-nous à l'absurdité de la vie sans les faux-semblants ?".

 

 

Il vit de nouveaux cauchemars, subissant des aventures de plus en plus extravagantes ("la foi est l'antithèse de la preuve logique".../..."la réalité dans laquelle les autres vivent est presque toujours différente de la notre"),  dans un Paris que l'auteur décrit comme s'il voulait dégoûter ses lecteurs américains d'y mettre les pieds.

 

 

Ils ont des relations sexuelles ("Ah, le sexe ! Infaillible antidote à tous les doutes, à tous les découragements...".../..."Rien d'étonnant que nous soyons tous à la recherche d'intimité. Non seulement, elle nous permet de nous accrocher à quelqu'un et de nous convaincre que nous ne sommes pas seuls au monde, mais elle offre aussi une échappatoire à la routine prosaïque de notre existence", mais "qu'est-ce que c'est, l'amour ? Un moment par ci, un autre par là, la sensation fugitive d'avoir établi le contact avec quelqu'un...".

 

 

La question qui sous-tend le livre : sommes nous maîtres de nos vies ? Et accessoirement : avons nous un(e) ange gardien(ne) ? Car "nous avons tous une ombre et nous avons tous des fantômes qui nous accompagnent" !

09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (9)

02/08/2007

Qui connait Madame Royal ?

Qui connaît Madame Royal ?

 

 

Eric Besson

 

 

Editions : Grasset

 

 

 

Je n'avais pas envie d'acheter ce livre. Je n'avais pas envie de le lire, surtout pas pendant le combat. Il a été un coup de poignard non seulement dans le dos de notre candidate, mais aussi dans le dos de tous les militants qui faisaient campagne pour elle. Ségolène a payé, cher, sa remarque "qui connaît Monsieur Besson ?", dont elle s'est excusée auprès de lui. Le livre, entretien avec un journaliste du Nouvel Observateur, a été un succès de librairie.

 

Marie-Jeanne me l'a prêté. Je l'ai lu, vite. Je ne le regrette pas.

 

 

Comme le dit Claude Bartolone, pas précisément un admirateur de Ségolène Royal :

 

"Si tous les responsables politiques qui ont connu des insatisfactions au cours de leur carrière écrivaient un brûlot, il faudrait construire une deuxième bibliothèque François Mitterrand".

 

 

Si Besson attaque Ségolène Royal, il s'en prend beaucoup plus largement au PS, à son fonctionnement et à son Premier secrétaire, qu'il considérait comme son ami.

 

 

Comme tous les auteurs des livres sur la campagne dont j'ai parlé sur ce blog, il considère que "l'inorganisation est consubstantielle à cette campagne et au fonctionnement "particulier" de la candidate", dont les déclarations sont "la marque d'une incompétence, d'une absence d'expérience, d'une méconnaissance des dossiers, qui est très lourde". "La ligne, c'est qu'il n'y a pas de ligne !" ; "Seule sa propre gloire la motive" ; "elle balançait à la foule, sans vergogne, avec un grand sourire,  des mesures importantes qui n'avaient jamais été discutées, ni préparées."  Il part car il en a assez "de ces déperditions d'énergie, de cet amateurisme, de cette improvisation indignes d'un grand parti prétendant diriger la France".

 

Organisateur d'un colloque avec des économistes progressistes réputés, européens et américains,  y compris un prix Nobel, il est mortifié d'apprendre que la candidate n'y assistera pas et même qu'il doit tout annuler, et il constate : "si Ségolène ne voulait pas que des économistes crédibilisent sa campagne et l'aident à déterminer une ligne à la fois de gauche, sociale et moderne, je n'allais pas être plus ..."royaliste" qu'elle".

 

Il supporte mal que Ségolène Royal nomme comme "porte-parole" Montebourg et Peillon, "leaders d'une mouvance qui n'a cessé de jouer contre le parti et ses dirigeants ; deux leaders qui ont moqué, méprisé, insulté François Hollande".

 

 

Après avoir fait le panégyrique de François Hollande, de son humour,  il dénonce "son incapacité à gérer une organisation et ses ressources humaines, son refus systématique de décider". (Il avait quand même décidé de confier d'importantes responsabilités à Eric Besson...).

 

C'est un homme blessé qui dit avoir "compris ce que valaient nos discours sur la fraternité et le débat d'idées".

 

 

Selon lui le projet socialiste est caractérisé par un "jusqu'au-boutisme verbal corrigé par des pirouettes  stylistiques".

 

 

Il culpabilise d'avoir traité Sarkozy de "néoconservateur" américain avec un passeport français" car il se souvient de l'avoir entendu dire "la France n'est pas libérale et ne le sera jamais".

 

Contrairement à Cambadélis,  qui regrette que le PS n'ait pas tapé assez sur Sarkozy,  (voir ma note sur son livre "parti pris"), il considère que "si nous avions été capables de nous doter d'une doctrine et d'un vrai programme, nous n'aurions pas eu besoin de ça".

 

Je suis surpris qu'il soit devenu un sous-ministre de Sarkozy,  car il "n'approuve certainement pas son programme, ses exemptions d'impôts, son bouclier fiscal", première mesure du gouvernement auquel il semble si heureux d'appartenir. Il en perd en crédibilité sur sa sincérité.

 

09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

01/08/2007

Les cris de l'innocence

Les cris de l'innocence

 

 

Unity Dow

 

 

Actes Sud

 

Collection : "Actes noirs"

 

 

Unity Dow est la première femme juge à la Cour suprême du Botswana. Avant d'occuper ce poste elle était spécialisée dans le droit des femmes et des enfants.

 

Son roman reflète cette préoccupation puisqu'il parle d'un meurtre "rituel" dont a été victime une très jeune fille.

 

Bien qu'Unity Dow soit juge,  le livre ne se termine pas en nous donnant l'assurance que la justice triomphera et que les méchants seront punis mais par cette angoissante question face aux horreurs que des hommes peuvent faire subir à des enfants : "y a-t-il un monstre qui dort en chacun de nous ? Et si nous sommes réellement paralysés par la peur, si nous n'osons pas affronter ce mal, qui prendra garde aux cris de l'innocence ?".

 

09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)

31/07/2007

Dictionnaire égoïste de la littérature française (citations)

Sur la littérature

 

 

"Je ne veux plus faire de critique littéraire, Cela m'empêche de lire" (Dorothy Parker)

 

 

"Une œuvre est achevée quand son auteur sent qu'il ne peut plus rien y ajouter, y toucher sans l'abîmer, quand il n'en peut plus, qu'il est fatigué,  vaincu" (Pierre Reverdy)

 

 

"Un livre est toujours, plus ou moins, une protestation contre la mort" (Léon-Paul Fargue)

 

 

"L'immortalité, quand on tient à la vie, ne console pas de la mort" (Simone de Beauvoir)

 

 

"Comment voulez vous que j'aie le temps d'observer, j'ai à peine le temps d'écrire" (Balzac)

 

 

"Je demande la permission de dire des horreurs, c'est à dire une partie de la vérité" (Stendhal)

 

 

"Quand tout le monde aura de la gloire, comment pourra-t-on se distinguer" (Balzac)

 

 

"Plus j'étais enclin à croire à mon importance, plus tu me donnais le sentiment de mon néant" (Mauriac)

09:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)