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17/08/2007

Gérard Jaquet, de Léon Blum à François Mitterrand

Gérard Jaquet

 

 

De Léon Blum à François Mitterrand

 

 

Editions Bruno Leprince

 

Collection "mémoire(s) du socialisme"

 

 

 

J'ai connu Gérard Jaquet au Parlement européen dont il était vice-président de 1979 à 1984, en même temps que Président de la Délégation française au sein du Groupe socialiste. Je lui dois, pour beaucoup, d'avoir quitté la SNCF, où je travaillais en 3X8 dans un poste de régulation des trains,  pour  entrer au secrétariat des socialistes européens.

 

 

Gérard est né en 1916, comme François Mitterrand, et comme mon père.

 

Quand je suis arrivé au Parlement européen certains députés avaient donc l'âge de mon père. J'en vois aujourd'hui qui ont l'âge de mes filles...

 

 

Gérard a toujours été socialiste, même pendant la guerre, de façon clandestine et donc dangereuse.

 

Plus proche de Daniel Mayer que de Guy Mollet, il a joué un grand rôle pour faire évoluer la SFIO et donc dans l'accession de François Mitterrand à la tête d'un PS rénové.

 

Il constate que le PS s'est éloigné du marxisme et même des théories de Blum : "il n'est plus guère question de conquête du pouvoir aboutissant à une transformation révolutionnaire de la société", "le socialisme actuel vient à la suite de tous les courants réformateurs qui ont traversé notre société au cours du XIXe siècle". Même si Blum reste son modèle, surtout quand il disait : "chaque fois que je me trouve devant un problème difficile, je me pose la question : qu'aurait fait Jaurès à la place où je suis ?".

 

 

Sur la guerre l'Algérie, il prend la défense de Guy Mollet, dont il était le ministre de l'information, et de son "Garde des sceaux, ministre de la Justice", François Mitterrand, et il éclaire la crise créée par le détournement de l'avion transportant Ben Bella, donnant une explication que je n'ai jamais lue ailleurs : Guy Mollet avait engagé avec le FLN algérien des négociations secrètes,  devant aboutir à des élections libres en Algérie. C'est Max Lejeune, qui n'était pas au courant des négociations secrètes, qui a pris la décision de faire détourner l'avion qui transportait Ben Bella, faisant capoter ainsi un espoir de paix. François Mitterrand, qui lui était dans la confidence,  n'avait aucune raisons de démissionner du gouvernement, ce que beaucoup lui ont reproché par la suite.

 

 

Gérard a toujours été européen, proche de François Mitterrand sur ce terrain.

 

Face à la mondialisation, il considère que "c'est par l'entente et la réconciliation entre toutes les Nations du monde que nous connaîtrons la paix".

 

 

Comme il est écrit dans l'avant propos, Gérard Jaquet a toujours été un homme réservé, pondéré, bienveillant, au sourire parfois ironique, sans méchanceté, mais avec cette distance que donne l'expérience.

 

C'est avec émotion que j'ai lu ce petit livre dans lequel il évoque des ami(e)s commun(e)s encore vivant(e)s, comme lui,  ou trop tôt disparu(e)s.

 

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)

14/08/2007

Dictionnaire égoïste de la littérature française (citations)

Sur la vie

 

 

"Le pouvoir n'est jamais ridicule" (Vigny)

 

 

"Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus" (Beaumarchais)

 

 

"Ce ne sont pas les pensées, ce sont les actions qui distinguent spécialement l'homme de bien" (Diderot)

 

 

"Ce que l'on cherche le plus souvent dans la vie, c'est de quoi s'entêter, non s'instruire" (Gide)

 

 

"Les confessionnaux, boîtes aux ordures de l'âme" (Maupassant)

 

 

"L'optimiste est un imbécile heureux, le pessimiste est un imbécile malheureux" (Bernanos)

 

 

"Un homme blessé n'est pas secouru, on le blesse davantage" (Montherlant)

 

 

"Les confidences se regrettent toujours" (Céline)

 

 

"La mémoire est le miroir où nous regardons les absents" (Joseph Joubert)

 

 

"La France, pays où il est souvent utile de montrer ses vices, et toujours dangereux de montrer ses vertus" (Chamfort)

 

 

"Quelque bien qu'on dise de nous, on ne nous apprend jamais rien de nouveau" (Duc de La Rochefoucauld)

 

 

"Ce qui nous est favorable sert assez à nous faire haïr" (Leconte de Lisle)

 

 

"La plupart des hommes mènent une vie de désespoir tranquille" (Henry Thoreau)

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10)

13/08/2007

Près de la mer

Près de la mer

 

 

Prix "témoin du monde" 2007 de Radio France International

 

 

Abdulrazak Gurnah

 

 

Editions Galaade

 

 

L'auteur, originaire de Zanzibar,  est professeur de littérature en Angleterre.

 

Son roman nous offre des allers et retours entre ses deux pays, ces deux îles, où il est "près de la mer",  à travers l'histoire d'un vieil homme parti de Zanzibar,  pour demander l'asile politique en Angleterre, où il retrouvera un autre exilé,  intimement lié à son histoire. Il nous offre également des allers et retours dans le temps (des "flash-back" comme on dit au cinéma) qui nous amènent à découvrir l'histoire ancienne et plus récente de l'Afrique orientale (moins connue des Français que la côte occidentale)  baignée par l'Océan indien et donc ouverte aux influences arabes et indiennes.

 

Toutes ces histoires entremêlées sentent le vécu, et justifie son prix "témoin du monde".

 

 

 

Extraits du livre :

 

 

"Qu'a fait notre gouvernement de pire que ce à quoi il s'était livré jusqu'ici ? Il a truqué les élections et falsifié les chiffres au vu et au su des observateurs internationaux, alors qu'il n'avait fait auparavant qu'emprisonner, violer, tuer et avilir ses citoyens !"

 

"Il dansait sur l'air du cha-cha-cha des défenseurs de réfugiés en leurs saintes défroques"

 

"On ne cesse jamais de désirer la vie, de se donner des raisons d'exister"

 

"Chair trop massive, Oh! Si tu pouvais fondre, t'évaporer, te résoudre en rosée !" (Shakespeare, Hamlet)

 

"Avant les cartes, le monde était sans limite. Ce sont les cartes qui lui ont donné forme"

 

 

 

09:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

10/08/2007

Sexus politicus

Sexus politicus

 

 

Christophe Deloire et Christophe Dubois

 

(Journalistes au Point et au Parisien)

 

 

Albin Michel

 

 

Ce livre est dans la droite ligne de "l'Histoire d'amour de l'Histoire de France" qui tente de nous expliquer l'Histoire par les relations sexuelles des puissants (la Maintenon, la Pompadour etc.).

 

 

"En France, sexe, amour et politique sont indissociables". C'est souvent vrai, nous l'avons vu encore récemment, mais il y a quand même d'autres "moteurs", d'autres paramètres que le sexe dans la vie politique, même si cela peut compter, même si le pouvoir est un aphrodisiaque puissant, pour les hommes, mais également pour les femmes attirées par les hommes qui ont du pouvoir ("la vérité,  Jean-François, c'est que le pouvoir, ça fait bander", m'a dit un jour un très important ministre de la République, à l'allure austère (mais pas l'austère qui se marre, un austère que je n'ai jamais vu rigoler en public. Heureusement que ça fait bander puisque cela attire les femmes).

 

 

 

Tout le monde sait que Giscard,  Mitterrand et Chirac aimaient les femmes, et que c'étaient réciproque. Je ne pense pas que cela ait eu beaucoup d'influence sur leur conduite des affaires de la Nation. Personne n'a jamais osé prétendre que la maman de Mazarine n'ait jamais joué aucun rôle politique d'influence auprès du père de son enfant.

 

Le livre raconte que Chirac a longtemps été l'amant d'une importante journaliste du Figaro (c'est un passage obligé à Droite ? les hommes politiques de gauche séduisent-ils les journalistes de Libération ? le fait de FH ait "fauté" avec une journaliste de Paris Match prouve l'évolution de la vie politique ? pourquoi l'inverse n'est pas vrai ? pourquoi les femmes politiques ne séduisent-elles pas les journalistes hommes ?) mais les auteurs n'osent quand même pas prétendre qu'elle a été son inspiratrice.

 

 

Les auteurs affirment que "le pouvoir reste obsédé par la conquête des femmes". De mon poste d'observation,  je dirai plutôt que la détention du  pouvoir aide grandement à la conquête des femmes (la  réciproque semble moins vrai pour les femmes qui ont du pouvoir).

 

 

 Ceci étant dit,  n'attendez aucune révélation croustillante. On apprend, par exemple, qu'un parlementaire a été surpris, dans le quartier parisien du Marais, avec un chanteur de variétés, dans une position compromettante, en voiture. Mais les noms ne sont pas donnés (législation sur le respect de la vie privée), et peut-être les noms nous auraient été complètement inconnus : il y a tant de parlementaires et de chanteurs de variétés que nous ne connaissons pas.

 

Un livre qui ressemble également parfois à un ramassis de ragots : "il se raconte que...",  "il paraitrait que..." sans que ces journalistes n'aient fait le moindre effort d'investigation. Un exemple : "il paraitrait que DSK aurait été vu au restaurant d'une célèbre boite échangiste parisienne". Pour faire plus vrai,  le nom de cet établissement est même donné. Un simple coup d'œil sur "Pariscope" permet de constater qu'il n'y a pas de restaurant dans cette "boîte"...

 

Au total un livre décevant.

09:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)

07/08/2007

Dictionnaire égoïste de la littérature française (citations)

Sur l'amour

 

 

"Parle plus bas, si c'est d'amour" Paul-Jean Toulet

 

 

"Dites je vous aime et sautez sur la femme" (Stendhal)

 

"Un peu de passion augmente l'esprit, beaucoup l'éteint"

 

 

"Ce désert où règne la solitude et la récrimination, et que les hommes nomment l'amour" (Samuel Beckett)

 

 

"Ce qu'il faut avoir dans la femme, n'est pas la femme, c'est l'amour" (Germain Nouveau 1851/1920)

 

 

"On se trouve seulement après avoir ajouté des remords aux regrets et des fautes aux souffrances"

 

"Nous parlions d'amour de peur de nous parler d'autres choses" (Benjamin Constant dans "Adolphe")

 

 

"Le temps est chassé durant les saccades de la jouissance" (Michaux)

 

 

"Marquise si mon visage

 

A quelques traits un peu vieux,

 

Souvenez qu'à mon âge

 

Vous ne vaudrez guère mieux" (Corneille)

 

(Tout le monde connaît la réplique imaginée par Tristan Bernard et mise en chanson par Brassens, au nom de la marquise : "j'ai 26 ans mon vieux Corneille, et je t'emmerde en attendant...")

 

 

"On ne guérit pas de sa jeunesse" (Léon-Paul Fargue)

 

 

"Son cœur était comme la mer, qui est le jouet de tous les vents contraires" (Fénelon)

 

 

"A force d'être malheureux, on finit par devenir ridicule" (Xavier de Maistre) (Je mets ça pour les chagrins d'amour...)

09:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)