06/09/2007
Le rugby, c'est facile !
Le Rugby, c'est facile
Olivia Decorte
Editions "La joie de lire"
Impossible d'ignorer que la Coupe du monde de rugby va commencer.
Difficile de choisir dans la multitude de livres sortis pour l'occasion.
"Le rugby, c'est facile" n'explique pas les règles, un peu compliquées, de ce sport, c'est un regard poétique qui dévoile les valeurs profondément humaines qui font la force du rugby : souplesse, agilité, tonicité, puissance, endurance, audace, capacité à rebondir et à ne pas se laisser impressionner, et par dessus tout la solidarité, pour échapper aux assauts de l'adversaire.
Très bien pour mettre les 5/10 ans, et leurs mamans, dans l'ambiance.
Des valeurs applicables également dans d'autres domaines...
La semaine prochaine, toujours sur le rugby, mais dans un autre registre, je parlerai du numéro spécial publié par la revue d'études constitutionnelles et politiques "Pouvoirs" !
09:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12)
01/09/2007
Labyrinthe
Labyrinthe
Kate Mosse
Editions J.C. Lattès
1209/1244 et 2005 Carcassonne, montagnes ariégeoises, Montségur.
"L'Histoire est un roman qui a été, le roman est une histoire qui aurait pu être"
Emile et Jules Goncourt.
"C'est par la compréhension du présent que les vérités du passé resurgiront" (Kate Mosse).
Mais il ne faut pas oublier que l'Histoire est essentiellement écrite par les vainqueurs...
Ce roman, constitué de deux histoires imbriquées (l'une au XIIIe siècle, l'autre contemporaine) qui n'en font qu'une, tourne autour de la tragédie cathare. Les "purs" selon l'étymologie grecque de "cathare", selon une dénomination jamais utilisée à l'époque, car ils se contentaient de s'appeler entre eux les "bons hommes", ces tenants d'une croyance religieuse assurément hérétique pour l'Eglise catholique, se basant sur des croyances plus anciennes encore. C'est pour lutter contre cette hérésie que fut créée la "Sainte Inquisition" et qu'une croisade fut menée par le légat du Pape par les Barons du Nord de la France pour s'approprier les fiefs de ceux du Sud, vassaux du Comte de Toulouse, lui même vassal du Roi d'Aragon. Croisade au cours de laquelle furent massacrés les Biterrois, avec ce mot resté dans l'Histoire, attribué au légat du Pape : "tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !"
Le Labyrinthe (titre du livre) est un symbole ancien, en particulier dans le Midi de la France, mais on en trouve un également sur le sol de la cathédrale de Chartres. Il est le symbole d'un pèlerinage spirituel vers une "Jérusalem" symbolique, pour ceux qui n'ont pas pu partir en croisade, un chemin vers une "terre promise" et donc la vie éternelle, une sorte de recherche du "Graal".
L'histoire du "Graal" ("les cheveliers de la table ronde") a été écrite par Chrétien de Troyes, dont le protecteur était Philippe d'Alsace, Comte de Flandres, tombé à Saint Jean d'Acre en 1191. Il a donné son nom à une place d'Aire.
Le "Graal" serait la coupe ayant recueilli le sang du Christ pendant son agonie. Les Cathares étaient-ils les gardiens de cette coupe ? Le Graal, c'est la représentation symbolique de la rédemption et du salut, pour la vie éternelle (n'est-ce pas pour notre rédemption que, selon le Christianisme, le Christ est mort sur la croix ? n'est-ce pas pour leur rédemption que les croisés partaient délivrer le tombeau du Christ ?). Peut-être, comme le dit le roman, "le véritable Graal réside dans l'Amour transmis", et concernant la vie éternelle : "c'est à travers les histoires partagées du passé que nous ne mourrons jamais" ?
Deux citations tirées du livre :
"Convoitise, soif du pouvoir, peur de la mort, aucun de ces sentiments n'a changé. Les bonnes choses de la vie ne changent pas non plus : l'amour, le courage, la charité, la volonté de conduire sa vie selon ses propres convictions" ;
"S'approprier, assimiler les idées et les puissants symboles appartenant à d'autres est le moyen par lequel survivent les civilisations".
Deux petits rectificatifs historiques :
Le roman met en scène un Dominicain, à Carcassonne, en 1209. S'il est vrai que Dominique Guzman, le futur "Saint Dominique" était à Montpellier dès 1206, pour prêcher contre les "bons hommes" hérétiques, en ayant l'intelligence de reprendre leur exemple de pauvreté, d'humilité et de charité, l'ordre des Dominicains n'a été fondé qu'en 1217.
De même, en 1209, Saint François d'Assise est cité par un personnage du roman. S'il est vrai que, dès 1206, François d'Assise a mis fin à sa vie dissolue, en 1209 il n'avait que quelques disciples et il ne deviendra "Saint François d'Assise" qu'en 1228 (cf. la semaine prochaine "Le complot des Franciscains").
Deux éléments du livre m'ont laissé perplexe :
- Pourquoi imaginer une collusion contemporaine entre les Cisterciens et les Jésuites ? Ces deux ordres, si différents, n'ont jamais eu "d'atomes crochus" ;
- Pourquoi avoir donné le nom d'Authié à un personnage particulièrement antipathique : énarque lepéniste (un énarque qui devient avocat, c'est déjà peu crédible !), fanatique et intolérant alors que ce nom d'Authie symbolise, pour tous ceux qui connaissent l'Histoire des Cathares, la dernière tentative, au début des années 1300, d'une "Eglise de la reconquête" des "purs" ?
En conclusion : à lire si vous allez passer vos vacances en Ariège ou à Carcassonne, ou si vous faites une excursion à Montségur.
09:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
25/08/2007
Les piliers de la terre
Les piliers de la terre
Ken Follet
Livre de poche n°4305
1135/1174, Sud de l'Angleterre.
Jack aime Aliéna et Aliéna aime Jack. Mais Jack et Aliéna sont trop pauvres pour se marier. De plus, Aliéna a promis à son père, sur son lit de mort, de veiller sur son jeune frère, Richard, qui a besoin d'un équipement, qui coûte cher, pour devenir chevalier.
Aliéna doit-elle accepter la proposition de mariage d'Alfred, le maître maçon et demi-frère de Jack ?
Et puis il y a également les amours tragiques de Tom, le maître bâtisseur, avec Agnès puis avec Ellen.
Il y a les méchants, qui le sont vraiment, et les héros qui ont toutes les qualités, comme cet Abbé Gwynedd, Gallois comme l'auteur, ce qui rend les aventures un peu prévisibles...
C'est Bérénice ou "les feux de l'amour" selon vos références.
Heureusement il n'y a pas que cela dans ce roman historique de Ken Follet, célèbre principalement pour ses "thrillers" : il y a la vie quotidienne des pauvres, des nobles, des moines, les filles qui ne vont pas à l'école, même si ce sont les femmes qui prennent le quotidien en charge, surtout quand les hommes se font la guerre où partent aux croisades !
Il y a la lutte pour le pouvoir entre Maud (Mathilde), fille d'Henri 1er et son cousin Stephen (Etienne), car on ne va quand même pas laisser le pouvoir à une femme...et l'émergence d'Henri "Plantagenêt", fils de Maud et donc arrière petit-fils de Guillaume "le conquérant" (ou "le bâtard" si vous ne l'aimez pas), Normand donc par sa mère et Angevin par son père, marié à Aliénor d'Aquitaine qui apporte une sacrée corbeille de mariage qui lui permet de s'imposer en Angleterre. Contrairement à ce que j'ai lu dans "l'Histoire de France pour les nuls", et comme le raconte "les piliers de la terre", Henry n'est devenu Roi qu'après son mariage avec Aliénor. Deux de leurs enfants resteront dans l'Histoire : Richard "cœur de lion" et Jean "sans terre".
En bonus dans le roman : le meurtre de Thomas Beckett, archevêque de Canterbury, un peu trop rebelle à son Roi, et la pénitence d'Henry II. Mais je ne suis pas aussi optimiste que Follet quand il écrit : " le pouvoir d'un Roi n'était pas absolu : la volonté du peuple était la plus forte !". En fait le peuple n'avait, malheureusement, rien à dire à l'époque. C'est devant la puissance de l'Eglise, et de son pouvoir politique, qu'Henry s'est incliné.
Mais la vraie vedette de l'histoire est La Cathédrale, qui doit être parfaite, dans le moindre détail, puisqu'elle est destinée à Dieu et qu'elle doit durer jusqu'au "jugement dernier", en respectant les proportions "cœur de la beauté". Cathédrale qui profite de la rencontre à Tolède de savants mathématiciens qui traduisent de l'arabe les travaux d'Euclide, et de l'exemple de Saint Denis qui a créé ce que l'on appelle pas encore dans ce temps là, le "gothique" mais le "style français" et qui allie deux techniques complètement nouvelles : les voutes à nervures et les arcs ovales, qui font que le poids ne repose plus sur les murs mais sur les piliers (d'où le titre !). Cela permet d'avoir des murs moins épais et des fenêtres plus grandes que l'on peut colorier (par exemple en rosaces) ce qui donne une lumière inhabituelle.
09:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4)
Les mots perdus du Kalahari
Les mots perdus du Kalahari
Titre anglais : "L'école de dactylographie pour hommes du Kalahari"
Alexander McCall Smith
10/18 n°3718
Mma Ramotswe, Directrice de "l'Agence n°1 des dames détectives du Botswana", c'est l'anti SAS : tout dans la douceur, le calme, la réflexion.
Comme lui fait dire l'auteur : " Les femmes se révèlent plus douées pour tout ce qui réclame une attention particulière aux sentiments d'autrui. Elles cherchent à comprendre ce qui se passe dans la tête des gens."
L'auteur est un homme assez singulier : Ecossais né au Zimbabwe où il a longtemps vécu, professeur de "Droit appliqué à la médecine", membre du "Comité de bioéthique de l'UNESCO", rédacteur du Code pénal du Botswana, dont il parle avec tendresse dans ses romans policiers où les enquêtes de Mma Ramotswe ne sont que des prétextes à une vision humaniste de la vie qui passe ("la vie toute entière se résume à une bataille contre l'usure").
Une lecture reposante qui fait aimer les êtres humains.
Si vous ne connaissez pas encore, le premier de la série a pour titre : "Mma Ramotswe détective" et porte le n°3573 chez 10/18, donc en format de poche.
09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
21/08/2007
Dictionnaire égoïste de la littérature française (citations)
Messages personnels
"Ceci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre,
Qui n'étant bons à rien, cherchez surtout à mordre" (Jean de La Fontaine)
"La raison pourquoi les sots réussissent ordinairement dans leurs entreprises, c'est que, ne sachant et ne voyant jamais quand ils sont importuns, ils ne s'arrêtent jamais" (Montesquieu, à rapprocher d'Audiard : "les cons osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait !")
"Tout grand homme a son disciple, et c'est généralement Judas qui écrit sa biographie" (Oscar Wilde)
"Il ne faut pas déraciner les imbéciles" (Barrès)
"Les méchants ne sont pas les forts (Pierre Drieu la Rochelle)
"Il suffit, pour faire tomber la fourberie, de la montrer. Ce n'est pas poli, mais c'est le seul moyen" (Charles Dantzig)
08:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (18)