20/07/2007
RG Riyad sur Seine
R.G.
Riyad sur Seine
Pierre Dragon et Frederik Peeters
Editions Gallimard
Collection "Bayou"
Pierre Dragon, policier des Renseignements Généraux a raconté au dessinateur suisse Frederik Peeters de vraies aventures policières, des faits réels, à partir desquels ils ont fait une œuvre d'imagination qui raconte la vie de policiers qui traquent des trafiquants. Ils sont plus souvent en "planques", qui durent des heures, que dans l'action.
Leur vie de couple est difficile mais les auteurs ne font pas la morale.
Les rivalités entre services ne sont pas oubliées.
Les dessins sont sobres, parfois un peu sombres.
Au total une bonne BD qui ne révolutionne ni la littérature, ni l'art graphique mais très agréable à lire.
09:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (14)
19/07/2007
Une élection imperdable
Une élection "imperdable"
Claude Bartolone
Editions "l'archipel"
Claude Bartolone, premier lieutenant de Laurent Fabius, est connu pour ses "petites phrases" et ses formules accrocheuses souvent reprises par la presse.
C'est probablement pour cela que, le temps d'une campagne électorale, il a été le responsable des relations de la candidate avec la presse. Il a donc vu la campagne d'assez près, surtout sous cet angle.
Son livre, constitué d'un long entretien avec le journaliste de France 2 Gérard Leclerc, est un cri de colère, de frustration face à ce qu'il considère comme un gâchis.
IL rappelle que "au lendemain de la désignation, des sondages créditaient notre candidate de 54%, voire 57%.
"Si Ségolène était une grande prêtresse, le culte était mal organisé".
"Tout remontait à Ségolène. C'est elle qui décidait, qui tranchait, qui imposait. Se voulant réactive, elle ne donnait pas de réponse, pour se préserver la possibilité de décider à la dernière minute".
Et dans les relations avec les journalistes, les résultats ont été catastrophiques.
"François Mitterrand, lui aussi, était traité d'incompétent. Mais il avait su se construire un rempart d'experts." "Ségolène Royal tenait à distance tous ceux qui auraient pu lui apporter une crédibilité politique".
"Une campagne électorale, c'est aussi une bonne gestion des ressources humaines. Si l'on est pas magnanime par caractère, au moins peut-on tenter de l'être par intérêt".
"François Hollande nous sommait régulièrement "d'y aller" ! Mais où ? Quand ? Comment ?"
"On ne gagne pas contre sa famille politique ; on gagne si l'on sait la rassembler", et "le parti socialiste a perdu ce bonheur d'être ensemble et ce plaisir de se retrouver après les querelles".
Il démissionne de sa responsabilité entre les deux tours, en désaccord avec les appels à Bayrou "sans accord programmatique ni idéologique".
Il n'est pas contre "un compromis sur une base politique", mais refuse "une reddition".
Il considère que dans une élection est élu(e) "celui ou celle qui est taillé(e) pour le job".
"Sarkozy commettait presque autant d'erreurs, mais il avait l'avantage de se reposer sur un programme affirmé, une stratégie visible et une idéologie assumée. Le socle était solide et assumé".
"Nous donnions l'image de politiques à la recherche de solutions, alors que notre rôle aurait été plutôt de soumettre des propositions, fruits de notre réflexion."
"Dans un programme, on a besoin d'une ligne de force et de symboles politiques, de "marqueurs de gauche, au cœur des préoccupations des Français, en adéquation avec les préoccupations de la société".
"Une bataille politique se gagne sur le terrain des valeurs et des idées."
"Une campagne ne commence pas cinq ou six semaines avant le scrutin. C'est l'aboutissement d'une stratégie de longue haleine, cohérente, puissante, coordonnée, relayée."
Il critique sévèrement le Premier Secrétaire du PS, considérant que "s'il a été élu à ce poste, c'était parce que l'on considérait qu'il ne pouvait pas être candidat à l'élection présidentielle", mais que ce sont ses ambitions qui auraient empêché le parti d'être en ordre de bataille.
Il considère que le PS doit incarner une opposition frontale.
Il rappelle, à juste titre, que "le réformisme est une méthode, pas un projet de société".
"Si la gauche ne parle pas des plus faibles et ne les aide pas à vivre, et parfois à survivre quand les temps sont durs, qui le fera ?"
Mais la gauche doit faire face à un monde nouveau, avec l'inversion de la pyramide des âges, les dérèglements climatiques, les progrès de la biotechnologie."Le socialisme est un progressisme, pas un obscurantisme".
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17/07/2007
Dictionnaire égoïste de la littérature française (citations)
Dictionnaire égoïste de la littérature française
Charles Dantzig
Citations de l'auteur
Sur la littérature
"Le dictionnaire est le seul livre qu'on trouve dans les familles qui ne lisent pas ou dans les familles françaises les plus pauvres, quand, dans les autres pays occidentaux, c'est la Bible"
"Les critiques et le public n'attendent que des motifs de ne pas aimer les livres : il y en a tant !"
"La crainte de l'adjectif est le commencement du style" (Claudel)
"Le français est une langue de verbes" (Charles Dantzig)
"La lecture révèle le lecteur"
"Si on lit, c'est par égoïsme"
"Les écrivains sont toujours plus connus que lus"
"Nous avons tellement horreur du talent que nous ne pouvons l'excuser que douloureux"
"Qu'est-ce qu'une réputation sinon une croyance en ce que serait une personne ?"
"Les femmes deviennent amoureuses espérant introduire du romanesque dans leur vie. Ayant constaté que cela a surtout introduit des emmerdements, elles lisent des romans"
"Les romans cherchent à expliquer l'amour par la raison, alors que, tout au plus, l'amour se cherche des raisons"
"On écrit, on écrit et la fleur surgit de la fin de la phrase. Possible définition de la littérature"
"On ne se cultive pas pour devenir plus savant mais parce qu'on veut être aimé"
"On a des moments de génie, comme on a des moments d'amour, d'intelligence"
"Les causes de l'échec sont toujours claires, celles de la réussite restent obscures"
"Corneille nous montre les hommes tels qu'ils n'ont jamais été, et Racine les hommes tels que les femmes voudraient qu'ils fussent"
"La littérature est l'ennemie de tout ce qui voudrait limiter la liberté de l'homme"
" L'érudition sait, la littérature veut découvrir"
"L'écrivain réactionnaire ne réfléchit pas, il se gratte"
09:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (20)
13/07/2007
Dictionnaire égoïste de la littérature française
Dictionnaire égoïste de la littérature française
Charles Dantzig
Prix "Décembre" (2005)
Grasset
Vous trouvez peut-être curieux que je parle en juillet 2007 d'un livre qui a eu le prix "décembre" en 2005, mais je ne parle que des livres que j'ai lu, et c'est bien la première fois que je lis un dictionnaire de bout en bout (un millier de pages quand même !), mais il est vrai que ce n'est pas un dictionnaire comme les autres.
Charles Dantzig tient une chronique littéraire radiophonique le samedi matin, et il n'hésite pas à dire du mal des écrivains les plus célèbres.
Dantzig est romancier mais, à l'origine, il est traducteur. On sent à travers les rubriques qu'il connaît bien la littérature étrangère mais dans ce dictionnaire il ne parle, presque, que des auteurs français. Des auteurs français morts, plus précisément car il ne veut pas exercer son talent iconoclaste au détriment de ses contemporains.
Complément ou remplaçant indispensable des Lagarde et Michard de nos années lycéennes, il vous permettra de briller dans les dîners en ville pour parler d'auteurs à jamais oubliés ou d'exprimer une pensée critique à l'égard des "monstres sacrés" de la littérature.
Si le titre n'avait déjà été pris ce "dictionnaire" aurait pu s'intituler "qu'est-ce que la littérature ?", avec cette conclusion fulgurante : "un livre, au fond, ça ne veut rien dire de plus que : aimez moi" !
09:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4)
12/07/2007
Ségolène Royal, les coulisses d'une défaite
Les coulisses d'une défaite
Ségolène Royal, son parcours, sa campagne, sa stratégie pour 2012
Christine Courcol et Thierry Masure
Editions l'Archipel
C'est le livre qui nous a appris que Ségolène et François, c'était fini (information reprise par un site internet, puis une radio, puis par toute la presse) : "J'ai demandé à François Hollande de quitter le domicile, de vivre son histoire sentimentale de son côté et je lui ai souhaite d'être heureux".
Les auteurs sont journalistes à l'AFP, chargés de suivre la campagne de Ségolène, et leur livre est comme les dépêches de l'AFP : informatif, précis, sans fioritures et avec peu de commentaires personnels.
Le livre, dont la couverture représente Ségolène saluant ses partisans depuis le balcon du siège du PS, le soir de ce qu'elle refuse de nommer une "défaite", commence par le dimanche 17 juin, deuxième tour des élections législatives, avec quelques raisons de l'échec (non reconquête des classes populaires, rejet des + de 65 ans, "campagne voulue réactive, mais déroutante", "la candidate ne parviendra jamais à combler son déficit de crédibilité", "Ségolène Royal a aussi perdu parce qu'elle aimait trop la solitude des grandes hauteurs") et une stratégie pour l'avenir ("On votera sur le projet de rénovation et, s'il est majoritaire, je serai candidate au poste de Premier Secrétaire").
Après cette introduction, la première partie retrace le parcours de Ségolène Royal, bonne élève ("c'est en réussissant à l'école que je réussirai à conquérir ma liberté") depuis son enfance, de Dakar aux Vosges en passant par les Antilles ("Cette alliance entre le mondial et le local est une richesse extraordinaire dans la tête" SR), jusqu'à sa désignation par les militants socialistes, son entrée en politique pour "changer sinon la vie, du moins le cours des choses" (SR). Elle aime les rites, les symboles, "les lieux qui contiennent une force symbolique ou émotionnelle" (SR), mais dont certains se demandent si elle est vraiment "de gauche".
"Ses détracteurs la disent cassante, autoritaire, ne supportant pas la contradiction", mais, pendant la campagne pour la désignation "chaque prise de position iconoclaste renforce sa domination dans les sondages et les médias".
La deuxième partie est constituée de leurs carnets de campagne présidentielle.
François Hollande assure : "il n'y a pas de victoire possible sans la force collective du PS", "le socle de la campagne, c'est le PS". Elle affirme "je gagnerai seule" et à un autre moment : "j'ai été moins libre parce que je suis appuyé par une organisation politique", et promet : "si vous faites bien ce que je vous propose, je vous mènerai à la victoire". L'harmonie ne règne pas entre l'équipe de la candidate et le parti dont le Premier secrétaire voudrait "imposer les thèmes de la confrontation en axant l'essentiel de la campagne sur les points forts de la gauche : le social, l'éducation, le service public, la laïcité", tandis que Fabius renchérit : "si la différence des projets n'est pas ressentie, la confusion menace". "A un mois du premier tour, Serge Janquin n'a toujours pas compris ce que Ségolène attendait de lui : "quand je saurai, je pourrai faire". Daniel Vaillant glisse : "faisons une campagne solidaire, plutôt qu'une campagne solitaire".
"Elle déplore que les socialistes n'aient pas organisé la riposte lorsque Eric Besson l'a mise en cause. "Personne n'a frappé" (SR).
Comme d'autres, les auteurs rappellent que c'est le 17 janvier que, pour la première fois, un sondage a donné le candidat UMP gagnant.
Son porte parole ayant critiqué François Hollande, elle est obligée de le "suspendre" temporairement et de rappeler que "les attaques personnelles n'ont pas leur place dans le débat public".
La troisième partie est constituée par les carnets de campagne législative, qui "sera menée autour de quatre ou cinq grands axes : un changement de stratégie par rapport au pacte présidentiel dispersé avec ses 100 propositions".
(Sauf indication contraire -SR pour les citations de Ségolène Royal - les "guillemets" sont extraits du livre)
09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (18)