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23/02/2008

L'éphémérité durable du blog

L'éphémérité durable du blog

 

 

Michèle Delaunay

 

 

Editions "Le bord de l'eau"

 

 

 

Elle s'appelle Michèle Delaunay. Les gens n'ont pas forcément retenu son nom. Pour tout le monde elle est celle qui a battu, aux législatives,  Alain Juppé, ancien Premier ministre, numéro 2 du premier gouvernement Sarkozy/ Fillon.

 

 

Ce livre est constitué d'extraits de son blog pendant les douze mois qui ont précédé sa victoire.

 

Comme elle est médecin, dermatologue spécialisée en cancérologie, elle parle souvent des problèmes de santé ("la réduction des inégalités de santé est au cœur de la cohésion sociale.")

 

Elle a des thèmes de prédilection : la lutte contre le tabagisme, contre  les machines à sous, contre la télévision pour les petits enfants.

 

Elle parle également politique, nationale ou locale.

 

Son blog recevait entre 100 et 400 visites par jour, ce qui me rend un peu jaloux. Mais Aire n'est pas Bordeaux...

 

Son blog a-t-il joué un rôle dans sa victoire ? L'effet mérité de l'éphémérité du blog ?

 

 

Extraits

 

 

"Pas un jour sans une ligne"

 

"Une ligne écrite est un instant gagné sur la fuite du temps"

 

"Le blog, moyen de lier le public non pas au privé, mais au "pensé". Chance de parler, sur un ton libre, quelque part entre le parlé et l'écrit,  pour de vrai, c'est à dire dans le silence, à ceux qui auront la gentillesse d'aller y regarder"

 

"Un billet de blog n'est qu'un baiser qui n'implique pas d'être un écrivain/amoureux véritable"

 

"Ecrire est un acte de haute vanité. Que puis-je prétendre dire d'autre, ou de mieux, pour désirer qu'ils me lisent ?"

 

"Aucun chimiste encore n'a trouvé le viagra du plaisir d'écrire."

 

"Pourquoi se priver de cette magie qui nous tient en éveil et en lien avec le monde ?"

 

 

"La bonne politique, c'est ça : être utile"

 

 

"Wifi" est l'abréviation de l'anglais "wireless fidelity", "fidélité sans liens". Peut-on rêver mieux que cette fidélité là ?"

 

 

"Tout est politique : l'éducation, le langage qu'on utilise, le temps qu'on nous prend..."

 

 

"La culture n'est pas ce qui reste quand on a tout oublié. C'est tout ce qu'on a devant soi quand il reste tant à prendre et à apprendre".

 

"La culture, c'est ce qu'on en fait en soi même"

 

 

"La morale est comme les faits : têtue !"

 

 

"Le cerveau, comme le parachute, ne marche que s'il est ouvert"

 

"L'intelligence n'est qu'un outil, et je ne suis même pas sûre que ce soit le meilleur"

 

 

"Nous vivons sur deux ou trois idées que nous déclinons à l'infini"

 

"Mieux vaut une dizaine d'idées auxquelles on croit profondément qu'une centaine au gré des modes"

 

 

"Ce que l'on qualifie à tort de "racisme" est en réalité un problème social et éducatif"

 

 

"Au plus fort d'un "coup de grisou", se demander pourquoi on est là, ce qu'on veut vraiment"

 

 

"Ne présentez jamais à un enfant le travail comme quelque chose de négatif"

 

 

"L'apprentissage de l'esprit critique devrait être inscrit dans les savoirs fondamentaux de l'école"

 

 

"Ici les électeurs ont placé la gauche en tête : ne nous laissons pas voler le résultat de la présidentielle, "ils" ont tout à perdre, nous avons tout à gagner"

 

"Ce n'est pas en campagne électorale qu'il faut entrer, mais en résistance"

 

 

"Nous devons inventer et investir très fort pour que l'espérance de vie reste une espérance de vie"

 

 

"Nul ne sait quelle ligne sera la dernière"

 

 

 

Citations

 

 

"La politique est la forme la plus élevé de la charité" (Bernard Pacteau)

 

 

"Ceux qui sont partis de zéro et ne sont arrivés à rien, n'ont de merci à dire à personne" (Pierre Dac)

 

 

 

"J'ai appris ce qu'on appelle gloire : le droit d'aimer sans mesure" (Albert Camus)

 

 

"Plutôt belle et rebelle que moche et remoche" (une actrice)

 

 

"Tous les hommes sont égaux en cela qu'ils n'ont qu'une seule vie" (Pierre 1er de Serbie)

 

 

"Qui mesure sa chance,  mesure sa dette"

 

 

"L'avenir m'intéresse grandement, c'est là que j'ai décidé de passer le reste de ma vie" (Woody Allen)

 

 

"Français encore un effort si vous voulez être républicains" (Marquis de Sade)

 

 

"La trahison est l'essence même de la politique" (André Labarrère, et personne d'autre)

 

 

"Faire au mieux ce pour quoi on est le moins mal fait" (Garcia Marquez)

08:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

16/02/2008

à propos de TF1

"Madame, Monsieur, Bonsoir..."

 

 

Les dessous du premier JT de France

 

 

Patrick Le Bel

 

 

Editions du Panama

 

 

 

1) Ne cherchez pas dans l'annuaire Patrick Le Bel, il s'agit du pseudonyme d'un collectif d'une dizaine de journalistes de TF1 ayant envie de "vider leur sac". Une dizaine sur plusieurs dizaines.

 

 

2) Je vous parle de ce livre, mais je dois avouer que je ne regarde plus jamais les journaux télévisés de TF1 : France 3, Arte, éventuellement France 2, mais ma télécommande a une allergie pour cette chaîne, surtouit au moment de l'"intox".

 

En plus,  j'ai appris dans ce livre que la rédaction de TF1 n'avait plus de service "étranger". Bref, c'est Paris Match plus que "Courrier international"...

 

 

3) Dans son livre, dont je parlais la semaine dernière, Ségolène Royal se plaignait, à juste titre,  du déséquilibre et de la partialité des médias, en particulier de TF1. De l'intérieur ces journalistes confirment : TF1 = machine sarkozyste. "Claire et Patrick n'ont même pas attendu 20 heures pour déboucher le champagne, sur le plateau". Nicolas y est chez lui.

 

 

Quand la gauche remporte toutes les régions de France, sauf l'Alsace, le PDG furibard réagit : "Annoncer une victoire de la gauche ? Je vais vous apprendre à compter". Il additionnait les voix de la Droite et du FN...

 

 

Citations

 

 

"Il vaut mieux être journaliste que de travailler" (Boutade habituelle dans la profession)

 

 

"Beaucoup de séniors sentent que la porte leur est grande ouverte. Certains réussissent à monter dans la hiérarchie. Les autres se battent tous les jours pour faire leur métier. Leur expérience n'intéresse personne. Seules les stars échappent à la date de péremption." (Il n'y a pas qu'à TF1...)

 

 

NB : si vous voulez le livre, ne le cherchez pas : je l'ai vu à la librairie du Beffroi !

 

 

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

10/02/2008

Ma plus belle hsitoire, c'est vous (Ségolène Royal)

Ma plus belle histoire, c'est vous

 

 

Ségolène Royal

 

 

Editions Grasset

 

 

 

 

Il y a eu tellement de livres, essentiellement critiques, sur Ségolène et sur sa campagne électorale,  qui s'est achevée par la victoire de Sarkozy, qu'il n'est pas anormal qu'elle ait éprouvé le besoin de se justifier, un peu, et même de faire,  à peine,  d'autocritique.

 

 

La première partie est le relevé des coups bas dont elle a été victime, depuis la déformation de ses propos jusqu'aux attaques venant du parti dont elle était la candidate.

 

 

La deuxième partie met en lumière la complicité de Sarkozy avec les patrons de presse et d'instituts de sondages. L'addition des deux instruments étant d'une redoutable efficacité.

 

"J'aurais, pour ma part, voulu non pas un mais trois débats avec lui (le candidat Sarkozy) car ils auraient permis d'aller au fond des choses devant les Français."

 

 

La troisième partie parle du combat des femmes pour l'égalité, bien au delà de la campagne des présidentielles, en partant de ce constant : ce sont les femmes âgées qui ont donné la victoire à Sarkozy.

 

"Les femmes, plus libérales que les hommes en matière de mœurs, sont aussi celles dont la demande de sécurité est la plus forte,  et s'aiguise avec l'âge qui fragilise".

 

 

 

Vers la fin, un mot sur ses relations avec François Hollande, en parlant à la troisième personne ("la candidate") et ce jugement plus personnel : "Je souhaite qu'il soit heureux. Il a tant de qualités. Et je l'ai aimé si longtemps, homme politique le plus brillant de sa génération".

 

 

"La seule campagne parfaite est celle du vainqueur" ;

 

"Le mot "revers" est préférable à celui d'"échec" (personnel) ou de "défaite" (collective). "Revers" contient une promesse de rebond, donc de victoire".

 

"La vérité est en marche, et c'est la marche du progrès"

 

 

Citations :

 

"Pourquoi un tel torrent de jugements hostiles ? Pourquoi de telles attaques personnelles ? Notamment de la part de socialistes qui ont parlé de moi comme jamais ils n'auraient osé parler d'un adversaire politique ? Leurs auteurs ont-ils eu conscience qu'ils ne se grandissaient pas en s'évertuant à m'abaisser ?"

 

"C'est vrai qu'un candidat désigné par un petit conclave, cela représente des avantages et n'offre pas de surprises. Désolée, ce n'est pas ma culture politique" ;

 

" Les gens ne veulent plus être assujettis, voilà la vérité. Ils veulent être vraiment consultés et que leur parole soit respectée."

 

"Personne n'a eu suffisamment de sagesse et de force de caractère pour dépasser les divisions, les amertumes, les blessures de l'ego afin de créer l'union sans laquelle aucune victoire n'est possible" ;

 

"L'humanité, je le crois, se divise en deux. Ceux qui détournent les yeux face à l'injustice. Et ceux qui disent : la souffrance des autres me regardent, toujours, par principe". Je reste, à jamais, dans cette seconde catégorie."

 

 

"Je ne puis croire qu'il faille tout asservir au but que l'on poursuit. Il est des moyens qui ne s'excusent pas" Albert Camus

 

"Vous vous battrez dos au mur. Il vous faudra du courage, et sans cesse recommencer." François Mitterrand

07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

20/01/2008

La reine du monde

La reine du monde

Patrick Cauvin

Livre de poche (policier) n°3716

"Paris ne me retient pas. J'ai senti qu'il me chassait, je le quitte.

Les vraies causes des grands choix sont toujours aléatoires et anodines".

Le héros part donc pour l'Afrique...où il fait fortune comme grand exploitant agricole.

Mais si l'Afrique est un continent d'opportunités pour gagner de l'argent, c'est également une terre à problèmes, dont le premier : les guerres internes pour le pouvoir, avec la contribution occulte, mais active,  de pays riches et puissants ("la plupart des pays occidentaux offrent aide et assistance à des gens qui ont érigé le pouvoir politique en entreprise de gangstérisme."Pourquoi ? " Tout cela vient d'une idée qui traîne depuis des siècles dans la tête des politiques : il faut toujours être présent dans les endroits chauds".  "Les forces révolutionnaires n'ont pas de culture démocratique. Il en résulte une gangstérisassion des sphères du pouvoir, une fusion du judiciaire, du politique et de l'écononomique, et un effacement du parlementaire instauré pour la galerie. Et qui dit gangstérisassion,  dit lutte des gangs, facilité et exacerbée par les conflits traditionnels des ethnies". "Les conflits ethniques et religieux n'étaient qu'un prétexte secondaire fourni aux exécutants, une sorte de justification incantatoire à l'usage des tueurs salariés. On allait pas leur faire écrire sur les murs le nombre de milliards de $ qui allaient changer de mains en cas de victoire". Remarque personnelle : voir ce qui se passe au Kenya.)

En se souvenant du Rwanda, on ne peut pas donner tort à Cauvin quand il épingle les "casques bleus" et qu'il écrit :

"L'habileté suprême est d'intervenir trop tard. Pour cela on peut compter sur le savoir faire des fonctionnaires internationaux, grands spécialistes en obstacles de toutes sortes" et "les casques bleus sont bien les carabiniers de l'Histoire : des régiments de fossoyeurs, les croque-morts d'après les batailles".

Mais, même s'il assène quelques vérités dérangeantes, ce livre est d'abord un roman (avec de l'Amour et des aventures) !

Extraits :

"Pas une ligne ne vaut un orgasme, même pas un livre entier".

"L'Afrique a sauté son passage à l'Histoire. Directement elle est passée du monde immobile et répétitif des saisons à celui, exacerbé, du crime. Ce continent a basculé, ivre d'une apparente et factice liberté, entre les bras des plus forts. Marx l'a répété : l'idéologie dominante est celle de la classe dominante. Il en découle que le modèle offert aux générations à venir est celui des assassins."

"Nous n'avons plus la latitude de choisir entre le Bien et le Mal, mais entre le mal et le moindre mal".

"Pour supporter cette trahison, il avait sombré dans la sagesse, dans l'ironie désabusée de ceux qui ne croient plus en rien car tout les a déçus."

07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)

14/01/2008

de François à Ségolène

De François à Ségolène

 

 

François Rebsamen

 

 

Fayard

 

 

 

François Rebsamen est le n°2 du PS, et il était le directeur de campagne de Ségolène.

 

Dans mon esprit, et probablement dans celui de beaucoup de militants, il était le garant de la bonne coordination entre le parti et sa candidate (en plus des relations, que nous pensions bonnes, entre la candidate et le 1er Secrétaire).

 

 

Beaucoup de livres sur la campagne présidentielle, dont nous avons rendu compte, ont souligné les dissonances entre le parti et la candidate. Le moins que l'on puisse dire est que, du point de vue des explications de ce raté, le livre est décevant.

 

Il y a, quand même, un mea culpa : "mon obsession était de bien scander le rythme de la campagne, et je n'y suis pas arrivé".

 

Il est dommage que son obsession n'ait pas été de mettre au diapason le parti et l'équipe de la candidate...

 

 

L'auteur revient longuement sur la période Jospin et une impression domine à la lecture du livre : Rebsamen a hâte de voir disparaitre la "génération Jospin" (et plus encore la génération des mitterrandistes historiques qu'il accuse d'accaparer les "bonnes" circonscriptions de gauche depuis les années 70), de façon à ce que celles-ci laissent, enfin,  la place à des gens comme lui qui n'ont pas encore été ministres.

 

 

Comme perspective d'avenir : construire un parti de toute la gauche.

 

 

 

Citations :

 

 

"Au PS, pour accrocher le regard des médias, il faut être contre ce qui se fait collectivement".

 

 

"Un Premier Secrétaire doit faire preuve d'autorité, et ne pas craindre de remettre son mandat en jeu."

 

 

"Fonctionner avec des gens qui ont des ego surdimensionnés et sont flanqués de camarades qui n'ont aucun sens collectif, c'est un métier de chien".

 

 

"Nous étions peu nombreux à nous pencher sur ce qui se passait dans les autres partis socialistes européens, comme d'habitude. Les socialistes français sont un peu hexagonaux et suffisants."

 

 

"Notre principale lacune est de ne pas avoir une conception claire de notre combat contre la droite."

 

 

"Il ne faut pas avoir 36 idées pour gagner une élection, mais deux ou trois, ciblées, fortes".

 

 

"Il y a chez Ségolène une particularité étonnante : elle se met toujours en situation périlleuse pour mieux franchir l'obstacle".

 

 

"La fiscalité n'est pas un but en soi, mais un moyen pour mettre en œuvre une politique."

 

 

"Le socialisme n'est pas l'individualisme, mais l'attention à l'individu".

 

 

"A un moment, il faut bien affirmer une volonté politique. Il ne suffit pas d'être brillant et fin". (à propos de François Hollande)

08:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)