24/04/2008
propositions des socialistes européens français pour la présidence française de l'UE
Les socialistes français ont présenté leurs propositions et contre-propositions au programme du Président de la République Nicolas Sarkozy pour la présidence française de l'Union européenne qui débutera le 1er juillet 2008.
L’horizon communautaire se dégage au second semestre de 2008: l’hypothèque institutionnelle sera levée si la ratification du Traité de Lisbonne ne rencontre pas d’obstacle. Toutes les énergies doivent donc être concentrées vers une priorité : la réorientation des politiques de l’Union. Dans le programme de la présidence française présenté par le gouvernement, cette réorientation fait défaut.
Sans êtres hostiles aux thèmes que Nicolas Sarkozy propose pour la présidence française - encore faut-il voir comment il les aborde - les socialistes français estiment qu'il manque un certain nombre de volets clés dans son programme pour l'Union européenne, tels que le double thème social/services publiques et la supervision des marchés financiers.
Les socialistes français souhaitent que la présidence française de l'Union européenne se termine par un succès. Nous sommes dans l'opposition à Nicolas Sarkozy, mais pas à la France.
Le renforcement de la dimension sociale de l'Union européenne devrait être au cœur des priorités de la Présidence française. A ce jour, c'est la grande absente, alors qu'une impulsion est attendue pour débloquer plusieurs directives essentielles (temps de travail, agence de travail intérimaires, comités d'entreprise européens), pour relancer l'agenda social, et pour clarifier la législation européenne applicable aux travailleurs détachés après les arrêts Laval, Viking, et Rüffert de la Cour de Justice des Communautés européennes. La Présidence française sera aussi jugée à l'aune de ses résultats sur ce plan.
Une présidence réussie est une présidence où un fort intérêt national coïncide avec un fort intérêt européen. Nicolas Sarkozy doit s'engager personnellement pour faire progresser la supervision des marchés financiers: il ne suffit pas de dénoncer le capitalisme spéculatif, il faut le réguler et le superviser.
La politique européenne d'immigration ne peut pas être construite autour des priorités de Nicolas Sarkozy en matière de contrats d'intégration ou d'interdiction de régularisations de masse. Nous devons construire avec nos partenaires européens une politique migratoire commune qui permette aux citoyens de pays tiers d'arriver régulièrement en Europe et qui leur confère un socle de droits.
Enfin, les institutions de l’Europe doivent de nouveau être le laboratoire d’une volonté commune. La Commission européenne de 2009, en particulier, devra être une Commission forte politiquement. C’est pour cela que les socialistes français souhaitent que le PSE présente son propre candidat pour la Présidence de cette institution lors des élections européennes de juin 2009.
La Délégation socialiste française au Parlement européen souligne les lacunes du programme de la présidence française pour l'Union européenne, et présente donc ses contre-propositions, dans une série de chapitres que sont les suivants:
ð Vers une Europe plus sociale
Une nouvelle Europe sociale pour les citoyens européens
Protéger et renforcer les services publics
Une véritable dynamique de la culture et de la formation
ð De nécessaires inflexions en matière économique
Revisiter la stratégie de Lisbonne : efficacité et dimension industrielle
Avancer sur la voie de l’harmonisation fiscale
ð L’Europe, ses valeurs et le monde
Europe, élargissement et religion : pour une véritable laïcité
L’Europe comme principal acteur de la solidarité internationale
ð L’Europe et les problématiques financières
Régulation financière et gouvernance économique
Le budget de l’Union : sortir de la logique comptable
ð L’Europe, l’environnement et les territoires
Environnement et transports : des discours aux actes
Politique agricole commune : une réflexion sur le long terme pour une réforme intelligente
Une politique de cohésion territoriale juste et efficace
ð L’Europe dans le monde : relations extérieures et dimension externe
Une aventure collective pour le partenariat euro-méditerranéen
Gestion des migrations : pour une approche humaniste
Défense et politique extérieure : pour une spécificité de la voie européenne
08:02 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe
23/04/2008
Débloquer l'aide au développement
Au moment où la stabilité du continent africain est menacée par une grave crise alimentaire, le Parlement européen va demander à la Commission européenne de débloquer d'urgence les financements du Fonds Européen de Développement, le bras financier de la coopération au développement pour les pays d'Afrique-Caraïbes et du Pacifique.
Plusieurs projets de développement sont retardés en raison d'une procédure de ratification très lourde par l'ensemble des pays de l'UE et des ACP.
Avec près de 22,7 milliards d'euros pour les six prochaines années, le Fonds Européen de Développement est un atout majeur entre les mains de l'UE pour combattre la pauvreté et construire un monde plus juste. C'est le moment d'agir. Des millions de vie en dépendent.
L'aide de l'Union européenne a baissé en 2007, pour la première fois depuis 2000. C'est une véritable trahison des engagements pris en 2005 en matière d'aide au développement.
Ce recul de l'aide publique au développement représente 1,7 milliards d'euros, une manne financière qui aurait permis de soigner 11 millions d'enfants.
C'est aussi un message politique déplorable que nous adressons aux pays et aux populations du sud, au moment où les plus fragiles d'entre eux sont touchés de plain fouet par la crise alimentaire.
Le Parlement européen prône de consacrer 20% des ressources du Fonds aux secteurs de l'éducation et de la santé.
Une priorité car 114 millions d'enfants sont privés d'école et 500 millions de femmes dans le monde ne savent ni lire, ni écrire.
L'inclusion de ce Fonds dans le budget de lUnion eeuropéenne permettrait de renforcer l'efficacité de l'aide et le contrôle démocratique des élus européens et des parlements nationauxi.
08:19 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
21/04/2008
Lutter ensemble contre le cancer
Le Parlement Européen a adopté une résolution sur la lutte contre le cancer dans l'Union Européenne élargie. Elle rassemble plus de 40 propositions et orientations destinées aux États Membres et aux institutions européennes.
Mise à part la nécessité logique d'adapter les stratégies existantes de lutte contre la maladie aux nouveaux États Membres, le Groupe Socialiste s'est réjoui d'avoir réussi à introduire, dans le paquet de mesures adopté aujourd'hui, d'autres facteurs à prendre en compte "en prévoyant dorénavant un soutien financer approprié".
Notamment, parmi les priorités à traiter, les socialistes soulignent que près de 8% des cas de cancer sont causés par l'exposition aux substances chimiques dans les lieux de travail. Dans ce sens, les socialiste européens ont exigé une plus grande protection des travailleurs. Nous devons établir des seuils limites pour les substances, telles que la silice cristalline. La Directive européenne sur la protection des travailleurs contre les risques liés à l'exposition à ce genre de substances doit, donc, être révisée de toute urgence.
En ce qui concerne l'obésité, il est essentiel d'établir les liens entre le cancer et l'obésité, qui commence à devenir la deuxième cause de maladie après le tabagisme.
Afin de pouvoir bien répondre aux changements démographiques et au vieillissement de la population, les socialistes européens ont insisté sur le fait que "nous devons assurer que tous les citoyens aient accès au plus haut niveau de dépistage, diagnostique et traitements, en incluant également les soins palliatifs".
Il y a de grandes différences, au niveau des États Membres, entre les services de traitement du cancer, les programmes de dépistage, les bonnes pratiques et la disponibilité de nouveaux médicaments. Ces différences sont frappantes et inacceptables. Faire face à ces disparités devrait être une priorité de la Communauté européenne, mais aussi un devoir moral". Beaucoup de morts causées par le cancer pourraient avoir été évitées moyennant une plus grande homologation de la prévention et des programmes de dépistage et un plus grand accès a l'information.
***
08:27 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, santé
16/04/2008
Forza Veltroni
Berlusconi a donc gagné. Les électeurs nous déçoivent parfois...
J'ai eu l'occasion de voir Berlusconi au Parlement européen, suivi par une meute de caméras et de photographes. Salarié(e)s de ses télévisions et de ses journaux.
Il était en permanence maquillé pour passer à la télévision. La vie réelle pour lui, c'était déjà, et c'est probablement plus que jamais, ses apparitions médiatiques.
Je sais que vous pensez à un autre Président de la même veine. Plus fort encore puisqu'il n'a pas besoin d'être propriétaire des télévisions et des magazines pour y être chez lui.
Berlusconi est probablement le seul autre Président à être capable de dire : "Casse-toi pauvre con".
Ce qui me préoccupe surtout c'est que Berlusconi n'a pas gagné seul, mais avec la Droite de la Droite : d'une part les anciens néo-fascistes qui ont rejoint son parti, d'autre part les xénophobes de la "Ligue du Nord".
Il est certain que, contrairement à Prodi, Berlusconi, surtout ainsi encadré, ne va pas aider à faire progresser l'Union européenne. Encore moins l'Europe sociale.
J'ai beaucoup plus souvent rencontré Walter Veltroni. Parfois au Parlement européen, dont il n'a jamais été membre, mais où il est passé plusieurs fois en visite, et surtout quand il était le leader du Parti Démocrate qui était encore de Gauche. Il m'embrassait à chaque fois comme seuls les Méditerranéens savent le faire. J'ai travaillé avec lui pour préparer le Congrès du Parti Socialiste Européen, dont j'étais alors le Secrétaire général, et que nous avions décidé de tenir à Milan. Sur quinze Etats que comptait alors l'Union européenne, onze Premiers ministres étaient de notre famille politique. Tous étaient venus pour lancer la campagne des élections européennes. Walter Veltroni avait choisi personnellement les couleurs des décors du Congrès (nuances de gris) et nous étions tombés d'accord pour sacrifier les spectateurs dans l'axe de la tribune afin de permettre aux photographes et aux caméramans de travailler dans de bonnes conditions. Walter est un homme qui a compris, il y a longtemps, que la politique est, aussi, une question d'images.
Le Parti Démocrate, dont il est maintenant le leader, a cessé d'être "de Gauche". Long chemin pour un ancien Parti Communiste. Est-ce pour se faire pardonner ce péché originel qu'il a fusionné avec les amis de Romano Prodi, qui siègent au Parlement européen avec les amis de Bayrou. Un seul parti politique dont les membres siègent dans deux groupes politiques différents au Parlement. Un peu difficile à comprendre, même pour nous Français...
Walter a quasiment vingt ans de moins que Berlusconi. Il a manifestement décidé de provoquer une mue générationnelle brutale dans son parti, un peu comme l'a fait Zappatero : la moitié des parlementaires sortants ont été mis à la retraite ; 1/3 des candidat(e)s avaient moins de 40 ans...
Tout en regrettant qu'ils ne se veulent plus de Gauche, souhaitons à ces démocrates de représenter l'avenir de l'Italie.
08:58 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe, italie
15/04/2008
Sécurité maritime : l'irresponsabilité
Le Conseil européen des ministres des Transports, a pris une lourde et injustifiable responsabilité, en écartant les propositions de Directives européennes sur la responsabilité civile des propriétaires de navires et les obligations des Etats du pavillon. Directives adoptées par le Parlement européen en première lecture en avril 2007.
Ce faisant, les Etats membres se satisfont d'une situation où certains dommages aux tiers (pollution, accidents, etc) liés à des catastrophes maritimes du fait de négligences ou de fautes caractérisées ne sont pas assurés dans l'espace maritime européen, où des conventions de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) touchant aux risques non pétroliers (convention LLMC, telle que modifiée par le protocole de 1996) aux risques chimiques (Convention HNS de 1996) et hydrocarbures de soute (convention de 2001) demeurent non ratifiées par de nombreux Etats membres.
Enfin, au mépris de la récente catastrophe maritime en chaîne de la Mer noire, limitrophe de l'Union Européenne ou de récentes affaires telle que celle du Probo Koala, les Etats membres refusent par là même occasion de moraliser le trafic maritime dans l'Union européenne sous pavillon d'Etats voisins ou tiers.
Si cette démission de la responsabilité des Etats membres devait se confirmer, ils ne seraient plus fondés pour montrer du doigt les responsabilités de l'Union européenne comme cela avait été le cas lors des naufrages de l'Erika en 1999 et du Prestige en 2002.
Nous verrons ce que décidera le Conseil sous présidence française, à compter du 1er juillet 2008.
07:49 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, sécurité maritime