13/11/2007
Sarko au Parlement européen
Le président français s'est exprimé devant tous les députés européens réunis en session plénière à Strasbourg et a déçu dans les rangs socialistes en ne disant pas un mot sur l'Europe sociale.
Visiblement, nous ne partageons pas les mêmes priorités que M. Sarkozy. Le Président français n'a pas employé une seule fois le mot "social" dans son discours.
Il n'a pas évoqué la protection des services publics, qui est l'un de nos chevaux de bataille, ni la lutte contre le crime organisé.
Cela nous inquiète beaucoup dans la perspective de la future présidence française.
15:14 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1)
concilier flexibilité et sécurité
Au coeur du débat, il s'agit de voir comment nous gérons nos sociétés et l'équilibre dans les relations entre employeurs et travailleurs dans une économie mondialisée.
Aujourd'hui la confiance n'existe pas à l'égard de la flexicurité dans de nombreux pays d'Europe, car les travailleurs voient la flexibilité mais pas la sécurisation des parcours professionnels. Si les employeurs bénéficient de plus de souplesse, il faut de nouveaux droits garantis en contrepartie pour le travailleur quelque soit son type de contrat.
Les pays nordiques sont parvenus à mettre en place un modèle de flexicurité, grâce au dialogue social et à la négociation de conventions collectives. Par conséquent, il est impératif que les Etats membres laissent aux partenaires sociaux le soin de créer le bon équilibre entre flexibilité et sécurité, seuls capables d'y parvenir.
Ce modèle nordique ne peut pas être exporté tel quel dans le reste de l'Europe mais on peut s'en inspirer. C'est ce que les socialistes européenss ont essayé de faire en identifiant sept principes communs pouvant répondre aux nouveaux besoins de l'économie européenne et servir de référence aux Etats membres.
Ces principes sont les suivants:
- Une main d'œuvre qualifiée et capable de s'adapter notamment grâce à l'apprentissage tout au long de la vie,
- Mesures contre le travail précaire et les pratiques d'emploi abusives
- Mettre fin à la segmentation du marché du travail
- Dialogue avec les syndicats notamment par la promotion d'un syndicalisme vigoureux et la négociation de conventions collectives
- Egalité hommes/femmes, ce qui suppose des mesures pour concilier vie professionnelle et vie familiale
-Un cadre macro-économique pour la croissance et l'emploi par une meilleur coordination des politiques macro-économiques et budgétaires des Etats membres
- Intégration des stratégies nationales de flexicurité dans les programmes nationaux de la stratégie de Lisbonne (Europe de la connaissance).
08:50 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2007
Relancer l'Europe sociale
Il n'y aura pas d'adhésion des citoyens au projet européen sans de nouveaux progrès de l'Europe sociale.
Un certain nombre de changements dans le contexte économique et politiquejustifient une modification des priorités et par dessus tout un renforcement de la dimension sociale.
Il faut envoyer un message important aux citoyens européens sur la capacité et la volonté de l'Union européenne de les protéger en ces temps d'incertitudes.
Le concept de flexicurité a permis dans les pays nordiques de concilier les besoins d'une économie dynamique tout en sécurisant les parcours professionnels des travailleurs.
Aux yeux des Socialistes, ce modèle peut servir de référence mais Il existe un risque au niveau de l'UE que la flexicurité devienne essentiellement une force dérégulatrice.
Les politiques qui encouragent l'emploi à court terme et le travail précaire ne répondent pas aux besoins d'une économie dynamique et innovante et font courir le risque de réduire au lieu d'augmenter la flexibilité des entreprises.
Pour nous, sociaux-démocrates "la flexicurité" doit faire l'objet d'une approche intégrée et ne peut être considérée comme un menu à la carte.
Outre, la mise en place d'une nouvelle Europe sociale, les Socialistes européens prônent une meilleure coordination des politiques macro-économiques, une coordination accrue des politiques de recherche, d'innovation et d'éducation, un renforcement de la dimension sociale et environnementale du marché intérieur, une meilleure gouvernance de la stratégie de Lisbonne et un renforcement de la surveillance des marchés financiers.
08:35 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)
29/10/2007
Acces des pays pauvres aux médicaments
Le Parlement européen a donné son feu vert à un protocole international visant à faciliter l'accès des pays pauvres à des médicaments moins coûteux, après plusieurs mois d'un bras de fer avec le Conseil des ministres de l'UE et la Commission qui refusaient jusqu'ici les améliorations proposées par les députés.
C'est une victoire historique et une avancée extraordinaire, dans un domaine considéré par les Etats comme leur chasse gardée.
C'est autour des valeurs de solidarité que ces résultats ont été obtenus.
Selon cet accord, les Etats sont libres de produire des médicaments génériques et de les exporter vers des pays pauvres qui n'ont pas la capacité d'en produire.
L'Union européenne s'est en outre engagée à ne pas négocier avec les pays en développement, notamment les pays d'Afrique-caraïbes et du Pacifique, des dispositions touchant à la santé publique dans le cadre de négociations d'accords commerciaux.
En outre, l'Union financera des projets pour le développement de la recherche et des capacités de production dans ces pays.
Pour autant, les Socialistes restent très vigilants.
Cet accord devra dans un premier temps être appliqué, mais nous savons que d'autres avancées sont nécessaires pour répondre à l'ampleur du défi. C'est un combat qui n'est jamais terminé.
23:10 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (4)
26/10/2007
Pesticides
Saisi en première lecture de deux projets législatifs relatifs à l'autorisation et à l'utilisation des pesticides, le Parlement européen s'est accordé sur une réduction de l'utilisation de pesticides, rejetant toutefois, malheureusement, tout objectif chiffré. Selon les socialistes français, ce résultat est insuffisant au regard des objectifs de santé publique et de protection de l'environnement. De manière générale, la droite au Parlement européen fait obstacle à l'adoption des mesures à la hauteur des constats faits.
Utilisés pour protéger les végétaux contre diverses maladies et parasites, les pesticides ont considérablement transformé la nature même de l'agriculture européenne. Pourtant, les pesticides sont fréquemment mis en cause en raison de leur impact néfaste sur la santé et l'environnement.
En dépit d'une législation déjà existante, ils sont présents en quantités excessives dans les sols, l'air et l'eau ainsi que dans notre alimentation. Il s'agit d'une pollution diffuse difficile à cerner car elle résulte des ruissellements, des pertes directes dans le sol, dans l'air lors des pulvérisations aériennes, du lessivage des plantes par les pluies, d'une pollution persistante dans le temps et susceptible de se propager sur des kilomètres. Une étude récente estime par exemple qu'en France, 90% des rivières et 50% des nappes phréatiques sont contaminées.
La situation dramatique rencontrée actuellement en Outre-mer suite à l'utilisation massive durant plusieurs années de substances telles que le chlordécone montre avec acuité les dégâts écologiques mais également sanitaires et économiques qu'une utilisation non maîtrisée de substances chimiques put entraîner.
Face à ce constat, l'Union européenne a décidé de modifier sa législation, en encourageant l'utilisation durable des pesticides et en améliorant les procédures d'autorisation de ces produits.
Il existe de fortes disparités entre les Etats membres tant dans leurs pratiques que dans l'approche politique, ce qui conduit à des compromis favorisant la subsidiarité. Il ne faut pas pour autant que nous soyons dupés par une certaine flexibilité qui serait en fait un prétexte à un moins-disant environnemental et sanitaire et qui ferait une interprétation a minima de la volonté citoyenne. La subsidiarité, pour avoir du sens, doit servir à une réflexion plus globale sur les questions agricoles et environnementales en Europe.
Il est nécessaire avant tout d'intensifier la recherche et le transfert de technologie et associer toutes les parties prenantes (agriculteurs, chercheurs, ONG, professionnels de la santé et industries agro alimentaires) et mener des travaux de fond dans chaque territoire afin qu'ils définissent ensemble de meilleures pratiques et des alternatives non chimiques adaptées au sol, au climat et aux cultures.
Ce vote du Parlement européen a permis de soutenir les méthodes de substitution des pesticides par des produits plus sûrs et moins toxiques. Mais sur le point des méthodes de lutte intégrée et alternatives en matière agricole, le vote n'est pas à la hauteur des défis posés, une majorité du Parlement européen a rejeté que les mesures de lutte intégrée contre les organismes nuisibles soient obligatoires.
Enfin, le Parlement européen a voté la création de "zones tampon" le long des cours d'eau où l'utilisation des pesticides est interdite, sans toutefois déterminer la distance minimale à respecter ; il a restreint les conditions de pulvérisation par avion et l'utilisation des pesticides dans les lieux publics, accueillant notamment des personnes âgées, des malades et des enfants.
C'est un résultat en demie teinte, laissant peu de place aux alternatives aux pesticides. Dans le cadre du "Grenelle de l'environnement", la France a la possibilité de jouer un rôle de premier plan en matière de réduction de l'utilisation des pesticides et de leurs risques sanitaires et environnementaux. Qu'elle saisisse cette occasion assez unique d'intensifier ses efforts pour une meilleure utilisation des pesticides et pour le développement des méthodes agricoles alternatives.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)