17/02/2009
Réintégrer les structures militaires de l'OTAN
Réintégrer les structures militaires de l'OTAN ?
Ce qui est choquant, pour les adeptes de la démocratie parlementaire, et étonnant, surtout pour des étrangers, c'est qu'une décision aussi importante soit annoncée sans aucun débat parlementaire. Et quand le débat parlementaire aura lieu, le gouvernement n'a pas encore décidé s'il se terminera par un vote, pour bien montrer que ce n'est pas le Parlement qui décide.
La décision de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN est essentiellement symbolique, mais chacun sait que la politique est d'abord une affaire de symboles.
La seule question, essentielle, n'est pas posée : quel est le rôle de l'OTAN maintenant que la "guerre froide est terminée" ?
La stratégie de Sarkozy est claire, et affirmée : il s'agit de constituer un "pilier européen", partenaire des Etats-Unis, au sein de l'OTAN. Et pour cela la France doit cesser de se singulariser.
Cette stratégie se heurte à, au moins, deux obstacles importants :
- 1) Il n'y a pas de concertation des Européens au sein de l'OTAN.
Le projet de bouclier anti-missile était basé sur deux accords bilatéraux des USA d'une part avec la République thèque, d'autre part avec la Pologne. Et ce sont les USA qui décident d'implanter, ou non, de nouveaux missiles en Europe. Comme ils décideront de les utiliser, ou non.
- 2) Qui payent ? Les USA ne seraient pas contre une prise en charge financière par les pays européens de leur propre sécurité. Mais la plupart d'entre eux trouvent confortable de se sentir protéger sans avoir à payer pour cela.
La sécurité de l'Europe est d'abord non militaire et basée sur des accords de coopération, en particulier avec la Russie, par exemple dans le cadre de l'OSCE.
La sécurité de l'Europe est fondée également sur la "dissuasion", pléthorique aujourd'hui, basée sur des forces nucléaires dont la décision d'utilisation ne peut être partagée.
La sécurité de l'Europe est également basée sur la sécurité de son voisinage, au sens large, c'est à dire y compris l'Afrique.
Ce n'est pas un hasard si la "Politique Européenne de Sécurité et de Défense" est née au moment de la dernière guerre du XXe siècle, lors de l'éclatement de la Fédération yougoslave.
L'Union européenne dispose de moyens civils. Son influence dépendra de sa capacité à mobiliser également des moyens militaires. Son autonomie de décision dépendra de ses capacités autonomes de renseignement, de conduite des opérations, de transports, d'action, donc de projection des forces.
Toutes les missions de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense se déroulent hors du territoire de l'Union européenne. Mais il est possible d'en dire autant des missions de l'OTAN. L'Afghanistan ne se trouve pas dans "l'Atlantique Nord".
La question se pose donc inévitablement du "drapeau", toujours avec un mandat de l'ONU, sous lequel des opérations de sécurité, dans le voisinage européen, doivent se dérouler : sous le drapeau de l'ONU (casques bleus, comme au Liban), sous le drapeau de l'OTAN (Kosovo), de l'Union européenne (Tchad), ou sous des drapeaux nationaux (Licorne en Côte d'ivoire) ?
Ce système "à la carte" a l'avantage de la souplesse, mais risque de faire complètement oublier ce que prévoit le Traité sur l'Union européenne : "la définition d'une politique de défense commune, qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune".
08:40 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : europe, sécurité, défense, otan
16/02/2009
Relance : d'abord pour l'emploi
L'EMPLOI DEVRAIT ÊTRE EN TÊTE DES PRIORITÉS DU PLAN DE RELANCE EUROPÉEN
Il est temps que la Commission européenne lance une vaste initiative pour soutenir l'emploi face à la crise économique.
Première proposition : que l'on puisse créer en trois jours et sans frais une entreprise dans toute l'UE.
Deuxième : renforcer les programmes de formation professionnelle pour les travailleurs les moins qualifiés.
Après avoir sauvé les banques, nous avons le devoir de protéger ceux qui souffrent le plus de l'impact de la crise et qui en sont les victimes innocentes.
Il faut à la fois encourager l'esprit d'entreprise, et d'aider les travailleurs les plus vulnérables, en renforçant les programmes de formation professionnelle.
La Commission européenne doit dépenser sans tarder les 15% du budget européen qui doivent financer le plan de relance et permettre des investissements dans les infrastructures de transport et d'énergie, et dans les projets visant à réduire les émissions de CO2 dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Il est indispensable d'assurer une meilleure coordination des plans nationaux qui permettent à la fois de tenir compte des besoins spécifiques à chaque pays pour répondre à la crise tout en garantissant l'intérêt général.
Le Conseil des ministres serait avisé d'adopter sans tarder une baisse de la TVA sur les services à forte intensité de main d'oeuvre.
En outre, la Commission européenne devrait présenter une initiative législative sur l'activité des hedge funds et private equity.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
12/02/2009
voyage d'un Européen à travers le xxe siècle
Voyage d'un Européen à travers le XXe siècle
Geert Mak
Editions Gallimard
J'ai hésité un peu devant ce gros livre de mille pages. Mais je n'ai pas regretté ce "voyage".
L'idée est simple, donc géniale : Geert Mak, journaliste dans un grand quotidien néerlandais, a voyagé dans toute l'Europe, d'ouest en est et du nord au sud, en s'attardant dans les lieux de mémoire de notre Histoire du XXe siècle, depuis les préparatifs de la première guerre mondiale, jusqu'à la dernière guerre européenne du XXe siècle : l'éclatement de la fédération yougoslave.
Il nous fait profiter de sa culture historique, politique, géographique, littéraire. Il a, incontestablement, réalisé un gros travail de documentation.
J'ai particulièrement remarqué son voyage sur les traces de Lénine, de la Suisse à Saint-Pétersbourg, payé par l'Allemagne pour faciliter la désorganisation de la Russie. Un remarquable "retour sur investissement".
Ce livre est tellement riche que j'y reviendrai.
"Entre les Européens de l'Ouest et ceux de l'Est, la froideur et le sentiment d'être étrangers les uns aux autres s'étaient sédimentés au fil des générations."
11:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, europe
09/02/2009
Des fonds européens pour les victimes de la tempête
IL FAUT DEBLOQUER D'URGENCE DES FONDS POUR AIDER LES SINISTRÉS DE LA TEMPÊTE KLAUS
Les eurodéputés socialistes ont appelé la Commission européenne à débloquer d'urgence des fonds européens pour venir en aide aux régions sinistrées après le passage de la tempête Klaus qui a dévasté plusieurs régions du sud de l'Europe en France, en Espagne et en Italie.
"Une telle situation impose une réponse européenne. Et d'abord une solidarité européenne", a rappelé Kader Arif, élu socialiste de la région Aquitaine.
En France, le statut de catastrophe naturelle a été reconnu, ce qui facilitera le soutien aux personnes sinistrées. Mais cela n'enlève rien à la nécessité de mettre en œuvre une action européenne coordonnée afin de compléter les efforts des Etats-membres pour protéger les personnes, l'environnement et les biens dans les communes et les régions sinistrées.
Le Fonds Européen, expression de la solidarité européenne, doit être mobilisé pour venir en aide aux États membres concernés par cette catastrophe, de façon à ce que les populations affectées puissent retrouver la normalité le plus vite possible.
Le Règlement actuel donne à la Commission la possibilité d'activer son aide quand, comme c'est le cas, il y a des circonstances exceptionnelles.
"9 ans après la tempête de 1999, la filière sylvicole est tentée par le renoncement. Un plan urgent d'aide au nettoyage des parcelles, au sciage du bois, à son stockage et à son transport est impératif.", a souligné l'eurodéputé français Gilles Savary, élu socialiste de Gironde.
"Je pense aussi aux ostréiculteurs. C'est une profession qui, aujourd'hui, est sinistrée. Elle l'a déjà été en 2002 après une autre catastrophe qui n'était pas naturelle du tout, celle du naufrage du Prestige, et, à présent, les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon désespèrent eux aussi de pouvoir remonter la pente", a souligné Gilles Savary.
Les eurodéputés socialistes militent depuis plusieurs années pour la constitution d'une force européenne de protection civile, afin de faire face à ce genre de catastrophes.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
05/02/2009
Sanctions européennes contre les patrons qui exploitent les clandestins
L’EXPLOITATION DES TRAVAILLEURS CLANDESTINS BIENTÔT SANCTIONNEE DANS TOUTE L’UE
Les patrons qui exploitent sans vergogne des travailleurs clandestins dans l’Union européenne risquent d'être condamnés à des peines de prison.
Le Parlement européen a approuvé un projet de loi européenne.
C’est un premier pas dans la lutte contre l'exploitation de l’immigration clandestine.
Désormais, les employeurs qui emploient des travailleurs sans papiers souvent dans des conditions de vie et de salaire lamentables devront rendre des comptes au civil voire au pénal.
Si cette forme d’esclavage moderne implique des mineurs ou bien est le résultat d’un trafic d’êtres humains, ces patrons voyous pourront se retrouver en prison .
Ce texte vise à reconnaître à ces travailleurs migrants les mêmes droits que les autres travailleurs .
Les Etats membres devront accorder un titre de séjour temporaire aux plaignants pendant la durée de la procédure et éventuellement prévoir aussi une prolongation.
En cas de condamnation, les employeurs seront tenus de verser les arriérés de salaires, sécurité sociale et de retraite qu’ils auraient dû payer.
Les travailleurs clandestins pourront en outre se faire représenter par des associations et des représentants des syndicats pour les aider dans leurs démarches.
L’efficacité de cette législation dépendra des contrôles qui seront effectués par les Etats membres .
La Commission européenne s’est engagée à se montrer vigilante et elle fera rapport au Parlement européen d’ici trois ans, sur la mise en œuvre des mesures les plus sensibles notamment: les inspections, l'octroi de permis de séjour, le remboursement des arriérés et la sous-traitance.
Le Parlement européen a demandé au Conseil d'inclure des mesures plus sévères en matière de sous-traitance.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, droit des travailleurs